Déficit commercial: le Maroc profite de la baisse des cours du pétrole

Hausse des exportations, baisse de la facture énergétique : les derniers chiffres de l’Office des changes révèlent une diminution indubitable du déficit commercial du pays, qui a reculé de 12,4 milliards de dirhams. Explications.

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C’est une véritable dégringolade que connaissent les cours des produits pétroliers depuis juin (-30 % sur les cours du brut, désormais aux alentours de 60 dollars). Ce qui a contribué fortement à l’amélioration du solde commercial du Maroc, selon les chiffres publiés par l’Office des changes mercredi 17 décembre.

De janvier à fin novembre 2014, le déficit commercial du pays a diminué de 12,40 milliards de dirhams, ce qui représente un allègement du déficit commercial de 6,8 % par rapport à la même période de l’année dernière. La différence entre les exportations et les importations était de 184,2 milliards en 2013, elle était descendue à 170 milliards à la fin de ce mois de novembre.

Les exportations boostées par les secteurs automobile et électronique

Cette réduction du déficit commercial doit beaucoup à la hausse de 6,7 % des exportations marocaines (+11,3 milliards de dirhams), portées par les industries automobile (+27,5 %), électronique (25,3 %) et agro-alimentaire (+6,9 % pour la pêche) et en dépit de la contre-performance de l’industrie pharmaceutique, avec une baisse des exportations de -5,7 %. Quant aux phosphates, la chute spectaculaire des exportations en 2013 (-23,3 %) n’a pas été inversée, mais elle semble du moins enrayée (-0,7 %).

Dans une moindre mesure, c’est aussi la (timide) diminution des importations (-0,3%), tirée par la forte baisse (-8,3%) dans le secteur des produits énergétiques, qui contribue à réduire notre déficit commercial : les importations d’huile brute de pétrole ont reculé de 7,5 milliards de dirhams cette année en raison de la chute des cours des produits pétroliers. Rappelons que le cours du baril caracolait au dessus de 100 dollars en janvier 2014, mais qu’il a chuté en raison de l’abondance de l’offre, du renforcement du dollar et surtout, de la faiblesse de la demande.

Les effets d’une mauvaise campagne agricole

Le bilan pourrait être encore plus positif si, en raison de la mauvaise campagne agricole 2013-2014, les importations de produits alimentaires n’avaient énormément augmenté : les importations de blé ont ainsi connu une hausse de 49,4 % en 2014 ! D’ailleurs, à la fin du premier trimestre 2014, le déficit commercial s’était aggravé de 10,7 % à cause de l’explosion des achats de blé et de pétrole, avant que la tendance ne s’inverse au second et surtout au troisième trimestre.

Notons que le déficit commercial avait déjà reculé de 2,8 % en 2013, avec une amélioration du solde commercial de 5,7 milliards de dirhams par rapport à l’année 2012, où le déficit s’était aggravé de 10,2 %.

Car entre 2000 et 2012, le déficit commercial du Maroc a été multiplié par presque 5, passant de 44 milliards de dirhams en 2000 à 201 milliards en 2012, selon le rapport sur la compétitivité des exportations de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) publié en mai 2013.

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