La décision est survenue lors d’une audience au cours de laquelle les deux femmes ont comparu à Al-Ahsa, dans la province orientale du royaume saoudien, ont indiqué jeudi 25 décembre des activistes (qui ont préféré garder l’anonymat).
Loujain Hathloul avait été arrêtée le 1er décembre après avoir tenté d’entrer en Arabie saoudite au volant de sa voiture en provenance des Emirats arabes unis, bravant une interdiction dans le royaume saoudien, seul pays au monde à interdire aux femmes de conduire. Une journaliste saoudienne basée aux Emirats, Maysaa Alamoudi, qui était allée à la frontière pour soutenir sa compatriote, avait également été arrêtée.
Les activistes, qui ont rapporté l’information jeudi sur la saisine d’un tribunal « antiterroriste« , n’ont pas été en mesure d’indiquer les charges susceptibles d’être retenues contre les deux Saoudiennes. Ils ont cependant expliqué que les investigations semblaient se concentrer autour de leurs activités sur les réseaux sociaux, plutôt qu’autour de leurs revendications pour le droit de conduire. « Ils vont transférer son dossier devant un tribunal pour terrorisme« , a dit un militant qui suit la situation de Loujain Hathloul, ajoutant que son avocat avait prévu de faire appel. Un autre activiste a confirmé que le dossier de Maysaa Alamoudi était également transféré vers le même type de tribunal.
Loujain Hathloul est suivie par 228.000 personnes sur Twitter. Maysaa Alamoudi est suivie par 131.000 personnes et a animé un programme sur YouTube concernant l’interdiction faite aux femmes de conduire en Arabie saoudite.
L’Arabie saoudite a été listée parmi les « ennemis d’internet » par Reporters sans frontières (RSF) qui ne cesse de dénoncer une « censure implacable« , alors que, ces dernières années, « s’était développée une certaine forme de liberté d’expression« .
En octobre, des dizaines de femmes avaient posté des images d’elles en train de conduire. Le ministère de l’Intérieur avait alors annoncé qu’il appliquerait « strictement » toutes les mesures nécessaires à l’encontre de ceux qui mettent en péril « la cohésion sociale« .
Melons-nous de ce qui nous regarde. Ce que les saoudiens font dans leur pays en nous regarde pas.