Au 31 décembre, « 27 130 » demandes avaient été déposées, et « 16 180 ont d’ores et déjà obtenu un avis favorable« , a indiqué à l’AFP le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss el Yazami, partie prenante de cette campagne. Ce chiffre n’est pas définitif dans la mesure où certaines « commissions provinciales » sont toujours en train d’étudier des dossiers, tandis qu’une commission de recours –au sein de laquelle siège une équipe du CNDH– a été instituée dès la mi-2014 pour les dossiers rejetés, a-t-il précisé.
Parmi les bénéficiaires d’un avis favorable figurent « 9.202 femmes et 6.232 hommes« , a ajouté Driss el Yazami. En outre, si un grand nombre de cas concerne des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, « 116 nationalités au total sont représentées« . Avec 27,4% des demandes, les Sénégalais arrivent en tête des demandeurs de régularisation, suivis par les Syriens qui représentent 18,4%, puis les Nigérians et les Ivoiriens avec respectivement 18,4% et 8%.
La commission de recours devrait étudier les demandes rejetées
Contacté par Telquel.ma, le Gadem (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants) explique pour sa part que les 11 000 des migrants subsahariens dont les demandes n’ont pas été acceptées ne remplissaient les critères définis pour bénéficier de la régularisation ou n’ont pas présentés les justificatifs nécessaires.
Cependant l’Association explique que la Commission nationale de suivi et de recours, présidée par le CNDH, devrait se pencher sur les cas de ces migrants. «Il se peut que la commission recommande éventuellement qu’ils soient tous régularisés. L’ autre possibilité est de redéfinir les critères pour faciliter leur régularisation», explique Hacham Rachidi, secrétaire général du Gadem. Il précise également qu’en cas d’absence de consensus au sein de la commission de recours, cette dernière «peut se référer au roi ».
Une campagne aux débuts laborieux
Le Maroc, qui de pays de passage pour des migrants espérant atteindre l’Europe, tend à devenir un pays d’accueil. Le 10 septembre 2013, le roi Mohammed VI annonçait le lancement d’une campagne de régularisation à la suite d’un rapport critique du Conseil national des droits de l’homme sur la manière qui reprenait de nombreuses revendications et constats de la société civile.
La campagne de régularisation a démarré le 1er janvier 2014, mais ses débuts ont été laborieux. En juin dernier, la société civile, et notamment le Gadem (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants), avait tiré la sonnette d’alarme: sur 15 500 demandes, seules 7, 4 % avaient reçu un avis favorable.
Mais « la crainte de l’échec a amené un coup d’accélérateur » et la création d’une Commission nationale de suivi et de recours, présidée par le CNDH, et qui a réuni représentants de la société civile et des ministères de l’Intérieur, des MRE, des Affaires étrangères. Et les recommandations de le Commission ont été respectées, notamment celle de cibler des catégories,comme les femmes, « parce que plus vulnérables », mais aussi leurs enfants, et les familles en général.
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Avec AFP
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