Drame de Bourgogne: 5 ans de prison pour le maçon et le fils du propriétaire

Le tribunal a livré son verdict ce lundi 2 février dans l'affaire de l’effondrement de 3 immeubles à Bourgogne, qui avait fait 23 morts en juillet dernier.

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Déblaiement des immeubles effondrés de Bourgogne
Crédit : Louis Witter

Le verdict dans l’affaire du « drame de Bourgogne » est enfin prononcé. La Chambre correctionnelle près du Tribunal de Première instance d’Aïn Sebâa, à Casablanca, a prononcé ce lundi 2 février des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme à l’encontre de sept des 10 accusés, reconnus coupables « d’homicide involontaire » ou « d’infractions aux codes de l’urbanisme ».

Ainsi,  le tribunal a condamné deux personnes à 5 ans de prison: l’un des fils du propriétaire d’un logement en travaux au moment du drame, lui-même décédé dans l’effondrement, M. Nouisser, et le maçon qui effectuait ces travaux. L’architecte et le moqaddem, ont quant à eux écopé de 4 ans de prison chacun. De même, deux techniciens municipaux ont écopé de 3 ans et demi et 3 ans de prison alors que K. Nouisser, l’autre fils du propriétaire de l’immeuble, s’est vu condamné à 2 ans de prison.

100 000 à 330 000 dirhams de dommages et intérêts

Par contre, trois fonctionnaires de la commune ont été innocentés par le tribunal. Il  s’agit de Mimoun Azeghloul, Damir Mouchtak et Najat Hammouri. Le tribunal a par ailleurs condamné chacun des sept mis en cause à une amende de 1 000 dirhams et à payer solidairement des dommages et intérêts allant de 20.000 à 300.000 dirhams au profit des victimes de l’effondrement.

Le jugement a été rendu dans une salle bondée et une atmosphère électrique, des proches des condamnés comme des familles des victimes, certaines en pleurs, dénonçant l’absence des « vrais coupables » dans le box des prévenus.

Le 11 juillet 2014, trois immeubles se sont effondrés dans le quartier Bourgogne, à Casablanca, faisant 23 morts et 54 blessés. Des travaux menés au rez-de-chaussée d’un des édifices ont été mis en cause, ainsi que la construction clandestine de plusieurs étages supplémentaires. Dix personnes ont été inculpées d’« homicide involontaire », de « non-respect des lois en vigueur sur la construction » mais aussi de « corruption » et de « falsification de documents administratifs ». Le procès  s’était ouvert le 15 octobre 2014.

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