Elections: l'ultimatum de l'opposition au gouvernement

Les partis de l’opposition ont décidé de boycotter les réunions de la commission centrale censée superviser et contrôler les prochaines élections.

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Les leaders des partis de l'opposition. Crédit : Mohamed Ettayea

Dans un communiqué conjoint publié dans la soirée du 12 février, le PAM, l’Istiqlal, l’Union constitutionnelle et l’USFP ont déclaré qu’ils ne « participeraient pas aux travaux de la commission centrale des élections» encadrée par les ministres de l’Intérieur Mohamed Hassad et de la Justice Mustapha Ramid.

Le communiqué des quatre partis de l’opposition ajoute qu’ils boycotteront « toutes ses antennes régionales, provinciales et locales si ladite commission n’est pas constituée conformément à la loi ou dans le cadre du pouvoir réglementaire du gouvernement après les concertations qui doivent être menées dans ce sens ».

Pour ces partis, « le document constitutif de la commission centrale des élections et des commissions régionales et locales n’a aucun fondement juridique et ne respecte pas la constitution ». Déjà, le 3 février dernier, le premier secrétaire de l’USFP Driss Lachgar avait interpellé à la Chambre des représentants le chef du gouvernement sur le caractère « anticonstitutionnel » de la commission.

Le chef du gouvernement, « autoritaire » ?

Par ailleurs, le communiqué dénonce l’attitude « autoritaire » du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane concernant les élections « comme en témoigne  ce qui s’est passé à l’issue de la session parlementaire avec l’adoption de la législation favorable aux ministres désireux se présenter aux élections locales ».

L’opposition fait référence au projet de loi organique 31-065 sur la gestion des travaux du gouvernement et le statut juridique de ses membres comportant un article qui interdisait le cumul des mandats en stipulant l’incompatibilité de la fonction gouvernementale avec la présidence d’une collectivité territoriale. Or cet article a été finalement supprimé par le gouvernement, tout juste avant l’adoption du projet de loi le 9 février à la Chambre des représentants.

Rappelons que la Commission centrale des élections a été activée le 15 janvier et a pour rôle de superviser et contrôler le déroulement des prochaines élections. Elle a été créée après que le roi a chargé le chef du gouvernement et les ministres de l’Intérieur et de la Justice d’assurer le suivi de celles-ci.

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