L'éradication de la tuberculose est encore loin

Cette semaine, une campagne de dépistage de la tuberculose sera lancée pour un mois. 27 000 nouveaux cas de sont détectés chaque année au Maroc.

Par

Radio
Généralement asyptomatique chez les personnes en bonne santé, la tuberculose touche les poumons et se manifeste chez les plus fragiles par une toux parfois sanglante, des sueurs nocturnes, des douleurs, une perte de poids... Crédit: Carol Garcia / AGECOM / Flickr

La tuberculose existe toujours au Maroc, et tue. Pour 83 personnes atteintes de la tuberculose, quatre meurent de la maladie. Mais on estime qu’environ 85 % des cas seulement sont dépistés. Il s’agit d’une maladie très contagieuse, alors les campagnes de dépistage sont censées détecter les 15 % restants. C’est le cas de la campagne de dépistage lancée ce 24 mars et qui durera un mois.

Les populations à risque sont connues : personnes en état de précarité élevée, atteintes du VIH, vivant dans des collectivités fermées… La tuberculose est donc surtout présente dans les régions les plus peuplées. Alors que l’incidence nationale de la maladie est de 83 cas pour 100 000 habitants, elle est de 250 cas dans certains quartiers de Casablanca.

Un dépistage particulier dans les prisons

La campagne de dépistage se concentre alors sur cinq régions, et sur des préfectures en particulier. Le dépistage, qui consiste d’abord en un examen clinique et un entretien, prend deux formes. Passif, il concerne les personnes qui se rendent dans les centres de santé. Actif, il touche les détenus des prisons et les centres de protection de l’enfance. Dans ces cas-là, les médecins se déplacent avec une unité mobile de radiologie.

L’an dernier, 300 cas ont été finalement détectés lors d’une première campagne exceptionnelle. Un chiffre qui peut paraître faible au regard de l’objectif 2016 de 400 cas dépistés chaque mois en temps normal (en plus des 2 300 habituels). Mais le docteur Yassir Piro, du service des maladies respiratoires au sein du ministère de la Santé, assure qu’il s’agissait malgré tout d’une bonne campagne, étant donné que les 15 % des cas restants sont justement les plus difficiles à détecter. « Il s’agit quand même de 300 prises en charge supplémentaires. Cela participe à l’arrêt de la transmission de la maladie », estime-t-il.

Les campagnes sont aussi l’occasion de faire de la sensibilisation et de limiter le taux de « perdus de vue », ces malades diagnostiqués qui ne se font pas soigner alors que 85 % des personnes diagnostiquées guérissent après un traitement.

Objectif 2050 : éradication de la maladie

La tuberculose est l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières. A l’échelle mondiale, elle arrive juste après le sida.

Parmi les symptômes : essoufflement, toux avec crachats, sueurs nocturnes, douleurs dans la poitrine, état de fatigue… Un plan stratégique national de lutte contre la tuberculose a été lancé en 2011. Dans en après, le plan national d’accélération de la réduction de l’incidence de la tuberculose 2013-2016 a été mis en place, avec un focus sur certaines régions. De gros progrès ont été réalisés lors de la dernière décennie, l’incidence de la maladie baissant de 30 % entre 1996 et 2012. Le but fixé par le ministère de la Santé n’est autre que l’élimination totale de la maladie à l’horizon 2050.

Lire aussi : L’alcool tue plus que le sida et la tuberculose

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer