«Corps et monde» sur TV5: exotisme et clichés sur le Maroc

Dans Corps et monde, un documentaire sur le Maroc diffusé sur TV5 Monde, les clichés côtoient les amalgames, entre tradition et religion.

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Pour la "spécialiste en mode", les femmes qui ne se voilent pas y renoncent juste pour ne pas perdre leur travail. Crédit : TV5

Le sixième épisode de la première saison de Corps et monde, diffusé le 12 avril sur TV5 Monde et deux ans plus tôt sur la déclinaison canadienne de la chaîne, s’est penché sur le Maroc. Animée par Philippe Desrosiers, la série de documentaires décortique les canons de beauté et traditions de différents pays afin de comprendre le rapport du corps à la société dans le monde. Sauf que lors de cet épisode consacré au Maroc, les clichés fusent, se basant sur des amalgames entre tradition et religion, agrémentés de témoignages approximatifs.

« Dans la religion, c’est obligé de raser la tête du nourrisson », explique ainsi un homme qui se présente comme un religieux et s’apprête à circoncire un nouveau-né. Pour lui, « 90 % des musulmans badigeonnent la tête de leurs nourrissons au safran ». Quand l’animateur demande la raison de ce rituel, l’homme, accompagné de son père pour pratiquer cette circoncision invoque une nouvelle fois la religion. Ensuite, « on pèse les cheveux rasés et on offre leur poids en or » et « c’est toujours la religion » qui argumente cette pratique.

Visionner L’épisode de Corps et monde consacré au Maroc

Évoquant le rituel du sacrifice du mouton lors du baptême du nourrisson, l’homme précise que « pour le garçon on égorge deux moutons, mais juste un seul pour les filles ». L’homme explique l’idée que dans toutes les choses de la vie, « l’homme a deux fois plus que la femme » en évoquant « l’injustice islamique ». Or, ces pratiques relèvent de la tradition et ne se basent aucunement sur le texte religieux. D’ailleurs, dans la majorité des baptêmes organisés au Maroc aujourd’hui, un mouton est égorgé indifféremment du sexe du nouveau-né.

Les Marocains préfèrent les rondes (parait-il)

Après des scènes d’ambiance dans la médina où les rues sont peuplées essentiellement d’hommes et de quelques femmes voilées, Philippe Desrosiers rencontre Fatima-Zahra Rabaan, une « journaliste spécialisée en mode » afin d’en apprendre plus sur les canons de beauté régissant la société marocaine. Si la voix off annonce d’emblée que les femmes sont majoritairement voilées au Maroc, « ce qui cache leurs formes », l’interrogée poursuit dans un discours assez loin de la réalité. « Chez nous, plus de 50 % des femmes utilisent un médicament qui s’appelle Derdek pour développer leurs fessiers afin d’attirer la gent masculine », témoigne-t-elle. Pour elle, « les hommes n’acceptent pas de se marier ou d’avoir une relation avec une femme mince ».

La « journaliste spécialisée dans la mode » va plus loin en notant que les femmes marocaines dans le sud du pays « mangent de la graisse de chameau crue » afin de s’engraisser. Quand l’animateur lui demande si elle a plus de succès au vu de ses formes généreuses, elle s’aventure dans une anecdote. « Nous étions en boîte avec ma meilleure amie qui est mince, un homme m’a proposé de sortir avec lui et de le revoir, mais pas elle », raconte-t-elle, un sourire aux lèvres.

Le hijab ou le job

Plus loin dans la conversation, elle affirme aussi que « la plupart des femmes marocaines qui ne se voilent pas le sont pour garder leurs postes ». « Si mon patron me permettait de porter une burqa, je l’aurais fait », rajoute-t-elle. En guise d’argumentaire, elle précise que « certaines femmes qui portent la burqa peuvent attirer l’homme avec le regard et jouer avec », annonçant sa volonté de trouver un mari « qui assume son mariage lorsqu’il a choisi une femme voilée intégralement au pif ».

Petit tour chez la tatoueuse au henné qui reçoit des clientes, et là, le déroulé suggère que les femmes s’appliquent du henné pour les mains afin que leurs maris soient obligés de faire les tâches ménagères.

Lire aussi : Le Maroc, pays « où tout peut se négocier » et autres clichés des Espagnols

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  • la seule marocaine et si elle en est une que j’ aime, c est bien la princesse lalla selma,
    je l ‘adore !!
    les autres marocaines sont toutes vilaines avec de grosses fesses sous la djellaba qui balancent dans l’air, des vicieuses, des chaudasses et croqueuses de cœur.