La troisième Femen, espagnole, nous raconte son arrestation

Lara Alcázar devait elle aussi participer à l’événement des Femen devant la tour Hassan, mais elle a été arrêtée puis « séquestrée » avant le happening. Elle parle de « violence » tandis que le ministère de l’Intérieur précise qu’elle avait déjà été expulsée du territoire quelques jours auparavant.

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Crédit: Yassine Toumi
Crédit: Yassine Toumi

Le 2 juin, deux représentantes françaises du mouvement Femen se sont embrassées devant la tour Hassan à Rabat, avant d’être expulsées du territoire. Le but : dénoncer « l’injustice faite à la communauté homosexuelle au Maroc ». Si tout s’était passé comme prévu, une troisième activiste aurait dû être présente : Lara Alcázar, leader du mouvement en Espagne. Mais la jeune fille a été arrêtée avant.

« Violence psychologique, harcèlement et persécution »

« Ce n’était pas une arrestation à proprement parler mais un enlèvement arbitraire de la part de la police secrète », nous explique que la jeune femme. Si elle parle de « police secrète », c’est que les hommes ne se sont pas identifiés. Elle nous raconte que l’événement aurait eu lieu le 31 mai, soit le lendemain de son arrivée au Maroc, alors qu’elle se promenait seule dans le centre-ville de la capitale. Deux hommes l’auraient ensuite « prise » et « conduite dans un lieu, une espèce de local vide », avant de l’interroger et de la changer de place, dans un autre lieu « ressemblant à un bureau ».

Les hommes l’auraient interrogée sur ses activités, tenté de la dissuader de réaliser une quelconque manifestation et l’auraient menacée de prendre son passeport. L’activiste parle de « violence psychologique, harcèlement et persécution ». Toujours d’après elle, elle aurait ensuite été assignée à résidence (l’appartement qu’elle avait loué pour l’occasion) pendant deux jours, dans l’attente de son vol retour.

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« Déviation des mœurs » pour l’Intérieur

Le ministère de l’Intérieur indique dans un communiqué que la femme avait déjà été expulsée du territoire marocain le 22 mai dernier. Information que Lara Alcázar nie en nous certifiant qu’à cette date, elle se trouvait en Espagne. Toujours d’après le communiqué, elle aurait cette fois-ci utilisé un passeport différent. Le ministère et l’activiste donnent des informations discordantes sur les dates, aussi bien concernant l’arrivée sur le territoire, que l’arrestation ou encore le départ.

Pour le ministère, cette militante était au Maroc pour « parrainer des actions non autorisées dans le cadre d’offensives menées par des organisations étrangères soutenant des causes de déviation des mœurs ». Il qualifie la manifestation des Femen d’ « actes d’hostilité envers le Maroc » qui « sont jugés inadmissibles par la société marocaine, toutes composantes confondues ».

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