Le FEDEM est une organisation qui aspire à aider « des organisations de la société civile, des mouvements et des militants pro-démocratie ». Si le fonds agit surtout en Europe de l’est, ses actions dans le monde arabe et en Afrique sont de plus en plus nombreuses, surtout depuis l’avènement du Printemps arabe. L’organisation chapotée par Jerzy Pomianowski, un ancien activiste prodémocratie en Pologne, veut aider à concrétiser cette transition démocratique en soutenant financièrement des projets dans ces régions ayant la même philosophie. « Le Maroc fait clairement partie de ces pays en transition », nous confie le directeur exécutif du FEDEM. A la différence d’autres pays visés par les actions de l’organisation, « le Maroc bénéficie d’une situation stable et sécurisée ». « La transition démocratique est souvent déterminée par un élément de révolution qui peut être inévitable. Mais le Maroc figure parmi ces exceptions qui ont entamé le cheminement démocratique sans déstabilisation dramatique », analyse Jerzey Pomianowski qui précise que le royaume « n’est pas encore arrivé au bout de ce cheminement ».
La démocratie, un concept propre à chaque pays
Concernant les projets soutenus par le FEDEM, l’organisation reste très large dans ses choix. Si la plupart des fonds imposent une mission et des critères stricts pour financer des projets suite à un appel à candidature limité dans le temps, le Fonds européen se veut plus souple. « Nous ne fournissons pas d’instructions au préalable », nous explique Pomianowski qui dit « ne pas révéler la méthodologie du fonds afin de ne pas freiner les candidats ». Si les demandes de financement sont recueillies tout au long de l’année via le portail de l’organisation, certains critères peuvent jouer en la faveur des projets proposés. « Il faut que le projet ait une valeur ajoutée avant tout. L’innovation et la créativité jouent aussi un rôle important », note le responsable du FEDEM. Les projets soutenus dans le passé par le fonds européen en sont la preuve, « ils sont connectés aux contextes des pays où nous travaillons ». Car le fonds n’agit pas de la même manière sur l’ensemble des territoires auxquels il s’intéresse. « Les formes d’action et les moyens entrepris sont différents pour chaque pays. Je crois très fort que la démocratie est quelque chose qui ne peut être transposée de la même manière dans plusieurs pays, il faut s’adapter au contexte », explique l’ex ambassadeur de Pologne au Japon.
En plus du financement, un encadrement est assuré
Les projets sélectionnés, eux, bénéficient d’une grande marge de liberté. « Ce sont les gens qui viennent nous faire part de leurs besoins », nous explique l’ancien diplomate polonais qui assure que « le Fonds se veut comme un conseiller qui est là pour soutenir ses partenaires ». Pour cela, une phase d’encadrement est assurée par le FEDEM. « Il y a une première phase de monitoring et d’évaluation qui nous permet d’estimer le succès du projets et ses besoins. S’en suit une phase de conseil qui n’intervient pas dans les choix directeurs du projet », nous explique Jerzy Pomianowski.
Si le FEDEM a disposé d’un budget de 20 millions d’euros répartis sur trois ans, il en a consacré 700 000 au Maroc dont ont bénéficié sept projets sur les 56 candidats au total. Une stratégie qui paie forcément vu le succès des actions soutenues sur le territoire marocain. Le clip musical Mantsayadch appelant les jeunes à voter a été financé par le fonds qui se dit satisfait des résultats. Par étonnant vu que la vidéo frôle les quatre millions de vues sur Youtube et est passée en boucle sur Hit radio. L’association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme a aussi bénéficié du soutien financier du FEDEM. Le concept de cette organisation est de mettre en place des projections de films initiant au débat afin de rapprocher le public des valeurs de la démocratie et des droits humains. Des événements qui séduisent de plus en plus le public vu que les projections affichent salle comble. SimSim, un portail qui veut rapprocher les citoyens des parlementaires, notamment en leur proposant de leur poser des questions auxquels ils répondent personnellement a aussi été aidé par le FEDEM, lui permettant de mettre en place sa plateforme.
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