L’accès à internet explose au Maroc, et certaines entreprises ne comptent pas passer à côté de cette transition numérique. C’était d’ailleurs le thème du Forum Forbes Afrique qui s’est tenu à Brazzaville (Congo) fin juillet: « la Révolution numérique: accélérateur de la croissance africaine ». Forum au cours duquel s’est notamment exprimé Jérémy Hodara, co-fondateur et co-PDG de Africa Internet Group (AIG), maison mère de Kaymu (et de Jumia, Hello food…).
Kaymu affirme être le premier site de vente et d’achat en ligne en termes de vendeurs au Maroc. Lancée en octobre 2013, la plateforme met en relation vendeurs et acheteurs. Et c’est là qu’elle se démarque des autres acteurs du marché : ce n’est pas de la vente en ligne, c’est un intermédiaire entre des commerçants qui cherchent à étendre leur clientèle et des clients qui n’ont pas forcément les moyens (ou l’envie) de se rendre en boutique.
« Devenir leaders du secteur »
Sevan Marian, directeur Kaymu Maroc, explique cet « accompagnement » des commerçants par la nécessité de leur donner « un accès à tout le marché marocain ». Le site propose à cet égard l’assistance de commerciaux une fois qu’un vendeur devient important sur la plateforme. Comme le rappelle Marian, le site n’est pas destiné aux grandes marques auxquelles il n’y a « pas beaucoup de visibilité à donner », mais bien aux petites structures afin de « les lancer sur le web sans investissement de base » puisque l’inscription est gratuite.
Cela explique d’ailleurs le business plan de Kaymu : comme la plupart des nouveaux acteurs du e-commerce, le site ne réalise pas à ce jour de bénéfice important, malgré le début des commissions aux clients début juillet (entre 5 et 15%), mais cherche à conquérir des parts de marché. « Nous souhaitons nous positionner comme leaders d’un secteur qui devrait être 20 à 50 fois plus important d’ici 5 à 10 ans ». Et c’est bien à ce moment là que ses dirigeants espèrent voir un retour sur investissement.
« Market place des pays émergents »
Quant au système de paiement, le directeur de Kaymu explique l’absence de règlement en ligne par la réticence à ce jour des Marocains à ce sujet. « Nous sommes sur une logique de paiement à la livraison, de main en main, afin de permettre aux clients de refuser le produit si il ne leur convient pas ». Kaymu bénéficie d’ailleurs du service de livraison de sa maison mère, AIG Express. « Nous ouvrons des hubs dans les grandes villes afin de proposer des délais confortables. A terme, l’objectif est de couvrir tout le territoire ».
Et c’est d’ailleurs l’objectif mondial de Kaymu : présente dans 34 pays notamment en Afrique et en Asie, la plateforme souhaite devenir le « Market place des pays émergents » clame Sevan Marian. Ses ambitions sont de continuer cette croissance rapide que connaît le site en proposant un assortiment de produits plus conséquent : « on compte aujourd’hui environ 70 000 produits sur le site. Mais je vois plusieurs millions y figurer d’ici quelques années, tout en fidélisant la clientèle en améliorant le service ». Il faudra pour cela rassurer commerçants et clients sur les conditions de la vente en ligne, et leur faire réaliser que « le principe de concurrence dans le e-commerce fait baisser les prix ». Kaymu compte déjà plus d’un million de visiteurs mensuels.
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