Le Maroc relève son objectif dans les énergies renouvelables

52% et non plus 42% de la production énergétique du Maroc sera de source renouvelable à l’horizon 2030. 

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A Moroccan worker walks in front of a solar array that is part of the Noor 1 solar power project in Ouarzazate on October 19, 2014. Morocco's first solar energy plant will begin operating in 2015, an official said, as part of a multi-billion-euro project the oil-scarce kingdom hopes will satisfy its growing energy needs. The Nour 1 plant cost 600 million euros (USD 765 million) and is expected to have a capacity to generate 160 MW. AFP PHOTO/ FADEL SENNA
Le parc solaire Noor I à Ouarzazate. Crédit: AFP

52% de la production énergétique du Maroc sera de source renouvelable, a a annoncé le prince Moulay Rachid lors de son allocution prononcée au nom du roi Mohammed VI  en ouverture de la COP 21, le rassemblement mondial pour le climat organisé à Paris qui se poursuit jusqu’au 11 décembre.

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« C’est ainsi que l’objectif de 42 % qui avait été fixé pour la part des énergies renouvelables, dans la réponse à apporter à nos besoins en 2020, a récemment été porté à 52 % à l’horizon 2030», a-t-il déclaré.

Pour atteindre cet objectif encore plus ambitieux, les efforts se concentreront essentiellement une nouvelle fois sur les énergies solaire et éolienne.

De l’énergie à revendre

Le Maroc s’était déjà lancé en 2009, avec le plan solaire, dans une politique de développement de centrales solaires parmi les plus importantes au monde. La centrale solaire Noor de Ouarzazate,  qui devrait nécessiter la bagatelle de 90 milliards de dirhams d’investissements à terme, devrait commencer à produire de l’électricité dans le courant du mois de décembre.

La première phase du projet, Noor I, produira 160 mégawatts (MW) d’électricité ce qui lui permettra de se classer parmi les 10 premières centrales solaires au monde.

Mais avec l’achèvement de la construction des phases suivantes Noor II et Noor III en 2020, la centrale solaire de Ouarzazate ambitionne de se hisser au premier rang mondial avec une production annuelle de 580 MW capable de fournir de l’électricité à 1,1 million de Marocains. Le Maroc espère même, selon la Banque Mondiale,  devenir exportateur d’énergie!

Grâce à l’extension des nouveaux projets, le Maroc va relever davantage la part qu’occupera le renouvelable dans son mix énergétique.

Ainsi, ce sont quatre autres projets dans le solaire qui se déploieront à Tata et Midelt, Boujdour et Laayoune . Ils contribueront dans une plus large mesure à ce nouvel objectif de 52% d’énergie renouvelable.

A cet effet, MASEN, l’agence marocaine pour l’énergie solaire vient, au courant du mois de novembre, de revoir à la hausse les puissances potentielles des sites de Tata et Midelt. Initialement d’une potentialité de 400 MW chacune, celles-ci ont été portées à 600 MW. Soit au total 1.200 MW pour les deux futurs complexes industriels. Ainsi, grâce à ces cinq premiers sites, Masen peut prétendre dépasser la capacité de 2.000 MW initialement prévue par le Plan solaire à l’horizon 2020.

Le vent nous portera

La part de l’éolien augmente aussi pour permettre d’atteindre ces 52%. La filiale du holding royal SNI dédiée à l’énergie, Nareva Holding, peut déjà se prévaloir de la réalisation du plus grand parc éolien d’Afrique, le parc de Tarfaya, doté de 131 éoliennes pour un investissement total de 4,7 milliards de dirhams.

A cela va s’ajouter une nouvelle capacité de production à la faveur de son engagement en 2015 avec General Electric pour la fourniture de 56 éoliennes destinées à doubler la capacité du parc d’Akhfennir qui vise à terme 200 MW. Il s’agit du troisième parc éolien du groupe, avec Foum el Oued (50 MW) dans le sud du pays, et Haouma (50 MW) dans le nord. Ces trois parcs sont destinés à fournir les grandes industries marocaines parmi lesquelles OCP, Managem, Lafarge, Samir, Air Liquide ou encore Sonasid.

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En annonçant aux 150 chefs d’Etat présents à la COP 21, la révision à la hausse de la part d’énergie renouvelable de notre production énergétique, le souverain a signifié que le Maroc « est devenu l’un des acteurs majeurs de la transition énergétique dans le monde et plus particulièrement sur le continent africain ».

Bouchaib Mourahib

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