Le cèdre de l’Atlas désormais protégé par l’Unesco

Le cèdre de l’Atlas marocain entre dans le réseau mondial des réserves de biosphère de l’Unesco.

Par

Trésor national, la forêt de Cedrus Atlantica, qui s'étend sur 134.000 hectares au Maroc. Crédit: Fadel Senna/AFP

Le cédraie du Maroc fait désormais partie du réseau mondial des réserves de biosphère de l’Unesco (l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). La décision a été actée le 19 mars. 18 autres sites, situés entre autres au Canada, en Algérie ou en Inde, ont été ajoutés au réseau qui en compte 669 au total.

Ce réseau, existant depuis 1970, a pour but d’améliorer les relations entre l’homme et l’environnement pour garantir la conservation de la biodiversité. Quand une zone est une réserve de biosphère, l’Unesco, conjointement avec les autorités locales, mène des programmes pour veiller à sa conservation, son développement durable, et apporte son soutien logistique à la recherche scientifique permettant de surveiller la zone.

La réserve s’étend sur une superficie de 1 375 000 hectares (130 000 hectares d’aire centrale, 895 000 hectares de zone tampon et 350 000 hectares d’aire de transition), nous précise l’Unesco. 75 % de la population mondiale des cèdres de l’Atlas se trouve au Maroc. On le trouve jusqu’à plus de 3 700 mètres d’altitude. Le plus gros de la réserve se situe dans le Moyen-Atlas, mais on trouve aussi cet arbre dans le Rif et dans le Haut-Atlas.

Cette nouvelle qualification permettra-t-elle de sauver le cèdre de l’Atlas marocain ? Connu pour sa résistance et sa longévité (il vit en moyenne 1 500 ans), il a fait son entrée dans la liste rouge des espèces menacées de disparition établie en 2013 par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Le cedrus atlantica est menacé depuis les années 1980, selon l’AFP. Pour le secrétaire général du Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD, officiel), Abderrahim Houmy, la « vraie menace » est aujourd’hui le dérèglement climatique. « Si rien n’est fait, à moyen et long termes, la baisse des précipitations, l’augmentation des températures et les phénomènes extrêmes comme les inondations changeront l’aire de répartition des cèdres », alertait-il, cité par la même source. Autre souci : l’abattage clandestin. Un mètre cube de cèdre peut se vendre jusqu’à 14.000 dirhams d’après l’AFP, mais beaucoup moins au marché noir. Les braconniers opèrent généralement de nuit et abattent parfois des arbres centenaires pour ne prélever au final que quelques mètres, afin de faciliter leur fuite.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer