Tel-Aviv et Ankara concrétisent leur rapprochement

Le Premier ministre turc Binali Yildirim à Ankara le 27 juin 2016 afp.com/ADEM ALTAN

Des négociateurs israéliens et turcs se sont rencontrés le 26 juin à Rome. Cette rencontre officialise la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays et met fin à une brouille de six ans.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé, le 26 juin à Rome, la mise en place d’un accord avec la Turquie normalisant les relations entre les deux pays. « C’est un pas important de normaliser nos relations », a déclaré Benjamin Netanyahu aux journalistes assurant que ce rapprochement allait avoir « des conséquences positives » pour l’économie israélienne. L’annonce a également été faite lors d’une conférence de presse simultanée à la mi-journée ce 26 juin à Ankara, la capitale turque.

Les États-Unis ont poussé les deux pays à signer cet accord « afin de renforcer la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI) » selon Le Figaro. Le secrétaire d’État américain John Kerry présent lors des négociations à Rome a, de son côté, qualifié l’accord entre Israël et la Turquie de « pas positif ».

20 millions de dollars d’indemnisation

Le Premier ministre turc Binali Yıldırım s’est exprimé le 27 juin sur cette normalisation des relations entre les deux pays. Selon le quotidien turc Hürriyet, l’accord sera signé le 28 juin et sera ensuite ratifié par le cabinet de sécurité israélien et le parlement turc, d’après Yıldırım. Selon l’Agence France Presse (AFP) Israël s’est engagé à verser 20 millions de dollars à un fonds d’indemnisation destiné aux familles de dix Turcs tués lors de l’assaut contre le navire Mavi-Marmara en échange de l’abandon par la Turquie des poursuites judiciaires contre les militaires israéliens, a indiqué un responsable israélien à l’Agence sous couvert d’anonymat. Ce dernier a également précisé que l’accord prévoit le retour des ambassadeurs à Ankara et à Tel-Aviv.

Le blocus naval de Gaza maintenu après l’accord

En vertu de cet accord, l’entrée des fournitures à but civil, y compris les aides humanitaires, sera autorisée à Gaza et la Turquie y fera des travaux d’infrastructure. Le premier navire transportant plus de « 10.000 tonnes d’assistance humanitaire » de la Turquie à Gaza, ralliera le port d’Ashdod le 1er juillet, selon le premier ministre turc. Ankara construira également des logements pour les habitants de Gaza et l’hôpital d’amitié Turquie-Palestine (contenant 200 lits) entrera en service le plus tôt possible. De plus, le premier ministre turc précise que l’Administration de développement du logement de la Turquie (TOKI) projette de concrétiser un projet de logements en cours de développement à Gaza.

En parallèle, Israël imposera un strict contrôle sur les livraisons vers la bande de Gaza. La Turquie s’est aussi engagée à empêcher le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, de mener des activités contre Israël depuis son territoire, indique le quotidien israélien Haaretz. Le Hamas pourra toujours mener des activités diplomatiques depuis la Turquie, précise Haaretz.

En outre,  le président turc Recep Tayyip Erdoğan se serait entretenu le 26 juin avec son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, pour évoquer avec lui les détails de l’accord de normalisation des relations entre Israël et la Turquie, affirme le quotidien franco-truc Zaman qui cite des sources proches de l’entourage du président.

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