Des supporters de Trump célèbrent sa victoire par des actes racistes

Crédit : Jim Watson - AFP

Les actes racistes se sont multipliés aux Etats-Unis, juste après la victoire de Donald Trump. Face aux graffitis, insultes et agressions à travers le pays, certains citoyens restent solidaires.

Dans son discours le jour de son élection, Donald Trump a annoncé vouloir être « président de tous les Américains » peu importe leurs « races, religions ou origines ». Une pilule qui a du mal à passer pour des militants Trump qui ont été abreuvés de discours racistes pendant toute la campagne. Celui qui veut construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique avait aussi proposé d’interdire l’entrée aux musulmans sur le territoire américain.

La tentative d’apaisement post-élection du nouveau président républicain élu n’a donc pas l’air de fonctionner. Certains supporters ont célébré sa victoire avec des discours de haine et racistes ouvertement exprimés par des graffitis des insultes et des agressions à travers le pays. 

Lire aussi : VIDEO: La joie des supporters de Trump à New York 

Sur son fil Twitter, le journaliste Shaun King a alors recensé une multitude d’agressions contre les minorités qui ont été visées pendant la campagne du candidat républicain.

Dans les rues de Brooksville, en Floride, des fervents défendeurs de Trump sont par exemple sortis avec leurs gros 4×4, munis d’inscriptions : « Tous les musulmans sont des terroristes « . « Déportez-les tous ». « Je déteste les musulmans ».

https://twitter.com/ShaunKing/status/797089728336105472

Mais c’est aussi dans les collèges, lycées et universités que les propos sont les plus virulents. A Jacksonville, toujours en Floride, des écriteaux ont été affichés au-dessus des fontaines à eau d’une école: d’un côté pour les « White », de l’autre pour les « Colored ». Une division pleine de sens dans cet Etat qui a longtemps était ségrégationniste.

https://twitter.com/ShaunKing/status/797086855720292352

Dans une école du Michigan, ce sont de jeunes élèves qui se sont mis à chanter : « Construisez le mur » pendant la pause du midi à la cantine, en faisant référence à celui que veut bâtir Donald Trump tout le long de la frontière avec le Mexique.

https://twitter.com/ShaunKing/status/796718146434564096

Ces discours de haine ont été relayés et diffusés en masse sur les réseaux sociaux. Il y a aussi eu des cas d’agressions physiques comme une femme dont le voile a été arraché en pleine rue. Le groupe raciste Ku Klux Klan profite alors de la diffusion de cette vague pour annoncer sur son site Internet l’organisation d’un défilé pour fêter la victoire de Donald Trump le 3 décembre prochain. Il est pourtant encore trop tôt pour savoir si on se retrouve face à une accélération du nombre de violences.

La solidarité s’installe

Face aux actes violents l’association Conseil des relations américano-islamiques (Cair) a reçu de nombreuses demandes pour savoir comment répondre aux angoisses et aux préoccupations post-électorales de la communauté. L’organisation appelle à « renforcer l’organisation des musulmans pour protéger les droits et les intérêts des croyants américains ».

Et la communauté peut aussi compter sur toute une partie de la population. Sur les réseaux sociaux, c’est avec le mot clé #safetypin que des citoyens affichent leur solidarité avec les minorités – femmes, immigrés, Noirs – qui sont visés et discriminés par le discours politique de Donald Trump. Le symbole de l’épingle à nourrice vient de la période post-référendum du Brexit, aussi porté physiquement par certains citoyens sur leurs vêtements.

« Si une femme est embêtée à cause de son hijab, elle saura qu’elle trouvera en la personne avec une épingle à nourrice un soutien », explique Catherine, une jeune Britannique de 25 ans qui se rappelle de la période post-référendum. Le symbole est donc repris par les Américains anti-Trump qui manifestent depuis les résultats des élections, la dernière à Portland ayant dégénéré vendredi soir. « Il y a beaucoup d’incertitude et nous avons besoin d’un message d’amour », déclare une manifestante à l’AFP.

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