Formation du gouvernement: Benkirane dénonce des « manœuvres politiques »

Dans une vidéo publiée le 14 novembre, Abdelilah Benkirane revient sur les tractations pour la formation du nouveau gouvernement.

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Crédit : Yassine Toumi / TELQUEL

C’est un Abdelilah Benkirane au ton grave et sérieux qui s’est adressé à la commission nationale du PJD, le 5 novembre. Le discours du Chef du gouvernement désigné, enregistré avant celui du roi Mohammed VI à l’occasion de la Marche verte, a été publié dans la soirée du 14 novembre sur YouTube. Dans son allocution, le secrétaire général du PJD est revenu sur l’avancement des négociations concernant la constitution du prochain gouvernement. Il y salue le courage « héroïque » de son homologue de l’Istiqlal, Hamid Chabat, et revient sur « les manœuvres politiques » qui, selon lui, visent à dénaturer « la volonté populaire ».

Complot autour de la première chambre

« Une réunion a été tenue le 8 octobre pour renverser les résultats des élections de la veille » dévoile Benkirane. Le leader du PJD révèle également que les partis de l’opposition, ainsi que le RNI, ont élaboré un mémorandum ayant pour but de « faire élire un président de la Chambre des représentants qui n’appartient pas à la majorité qui n’a pas encore été formée […] Mais ce projet a échoué ».

Le leader du PJD s’est aussi exprimé sur les rumeurs circulant dans la presse, désignant Habib El Malki comme nouveau président de la Chambre des représentants. Benkirane affirme qu’il ne pouvait pas « accepter » de laisser la « présidence de la première chambre à l’USFP ».

Tractations tendues avec Aziz Akhannouch

Dans son discours, le leader du PJD a également évoqué ses discussions avec le nouveau président du parti de la colombe et ministre de l’Agriculture sortant, Aziz Akhhanouch : « J’ai de bonnes relations avec Aziz Akhanouch, mais il a posé des conditions [concernant la participation du RNI au gouvernement, NDLR] que je ne peux pas accepter ».

« Je ne peux permettre à n’importe quelle personne, quelle qu’elle soit, d’humilier la volonté des citoyens et de se comporter comme si elle était le Chef du gouvernement. Ce n’est ni sérieux ni acceptable. C’est cela la démocratie » a poursuivi Benkirane tout en faisant référence aux « 37 sièges » obtenus par le du RNI lors des dernières élections législatives.

Istiqlal, allié indéfectible

Le Chef du gouvernement désigné a également profité de son intervention pour évoquer le cas de l’Istiqlal, avec lequel le PJD a scellé une alliance en vue de former le prochain gouvernement. « On ne va pas lâcher l’Istiqlal. Chabat ne nous [le PJD, NDLR] a pas épargné [mais] il a refusé de signer le mémorandum élaboré par les partis de l’opposition et le RNI » s’est justifié Benkirane tout en qualifiant de « courageuse » la prise de position de Hamid Chabat.

À l’issue des élections législatives, le PJD a obtenu 125 sièges tandis que l’Istiqlal en a obtenu 46. Le RNI, la formation dirigée par Aziz Akhannouch, a obtenu 37 sièges.

 

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