Cinq choses à savoir sur Lahbib El Malki

Élu à 70 ans à la présidence de la chambre des représentants, Lahbib El Malki a une longue carrière d’économiste, de professeur et d’homme politique derrière lui. Coup de projecteur sur les cinq aspects les moins connus de son parcours.

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Lahbib El Malki © Yassine Toumi/TELQUEL

1) Ancien Président de l’AEMNA

Jeune, Lahbib Malki opte pour la France pour poursuivre ses études supérieures. À Paris, il fait la rencontre des leaders de l’UNFP, dont Abderrahmane El Youssoufi. Engagé à gauche, il prend les rênes, à la fin des années 1960, de la célèbre Association des étudiants musulmans nord-Africains (AEMNA), syndicat estudiantin qui a longtemps été la pépinière des leaders nationalistes maghrébins. « El Malki était mon premier contact à Paris, à l’époque où il était président de l’AEMNA« , se rappelle son ancien camarade à l’USFP Tarik Kabbaj.

2) Professeur de Mohammed VI

En 1981, Mohammed VI, encore prince héritier, obtient son baccalauréat au collège royal et intègre la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat où le chef du département des sciences économiques n’est autre que Lahbib El Malki. « C’est là qu’il fait la rencontre de Sidi Mohammed et Fouad El Himma, qui étaient tous deux ses étudiants« , confie Said Saadi, ancien ministre sous le gouvernement El Youssoufi.

3) Un homme de Driss Basri

Tout au long des années 1980, Lahbib El Malki multiplie les missions auprès d’organismes internationaux, dont l’UNESCO, l’OCDE ou encore l’OMS et se fait remarquer par le Palais. « Basri avait tout fait pour le recruter, ou plutôt le coopter, à l’époque où Hassan II entamait une politique malicieuse de récupération des élites, notamment de l’USFP« , raconte un ancien ministre ayant travaillé avec El Malki.

Le tout puissant ministre de l’Intérieur de Hassan II et le militant socialiste ne se quitteront plus. D’ailleurs, les deux hommes avaient la fâcheuse manie d’arriver en retard, ensemble, aux conseils du gouvernement présidés par El Youssoufi durant l’alternance.

4) Théoricien d’une bourgeoisie non bourgeoise

Économiste keynésien, Lahbib El Malki a publié plusieurs ouvrages consacrés à l’économie du Maroc et du tiers-monde. Une de ses principales contributions en matière de théorie économique est son invention du concept de bourgeoisie non bourgeoise. Selon El Malki, la bourgeoisie marocaine n’est pas bourgeoise, puisqu’elle ne produit aucune richesse et reste essentiellement rentière. Une théorie jugée « cocasse » par un ancien ministre qui critique le penchant d’El Malki pour « l’excès de théorie » qui le pousserait à « perdre le sens des réalités« .

5) Messager du Palais auprès d’El Youssoufi

Les rapports entre Abderrahmane El Youssoufi et Mohammed VI n’ont pas toujours été cordiaux, et spécialement sous le mandat du gouvernement d’alternance. Toutefois, à chaque fois que le dialogue devenait impossible entre El Youssoufi et le jeune monarque, les conseillers du roi choisissaient certains ministres lorsqu’ils avaient un message à faire parvenir à la primature. C’étaient « essentiellement Ahmed Lahlimi et Lahbib El Malki », comme on peut le lire dans l’ouvrage du journaliste Mohamed Ettayea intitulé « Abderrahmane Youssoufi et les dessous de l’Alternance« .

 

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