Les médias canadiens et l’entourage d’Azzedine Soufiane, rendent hommage à ce ressortissant marocain de 57 ans décédé lors de la fusillade perpétrée dans une mosquée de Québec le 30 janvier.
Le 30 janvier, un homme a ouvert le feu sur des fidèles réunis pour la dernière prière du jour au Centre culturel islamique de Québec, faisant six morts et huit blessés. Parmi eux, Azzedine Soufiane, un père de trois enfants propriétaire de l’Épicerie-boucherie Assalam du chemin Sainte-Foy.
Sa photo avait été largement relayée sur Internet, puis sur les chaînes de télévision. Il était la première victime formellement identifiée de l’attentat de Québec, selon la Gazette de Montréal. Selon plusieurs médias, Azzedine Soufiane se serait interposé contre l’un des tireurs afin de protéger ses frères de prière. En vain. L’assaillant a ouvert le feu et l’a atteint de six balles.
Rendant hommage à son « courage » et son « abnégation« , les médias canadiens ont souligné que malgré sa position délicate, Azzedine Soufiane a tout fait pour éviter la tragédie et neutraliser Alexandre Bissonnette, étudiant de l’université Laval de Québec qui a perpétré le massacre.
D’origine marocaine la victime, âgée de 57 ans, possédait son commerce depuis plusieurs années dans le secteur de Sainte-Foy. Azzedine Soufiane est arrivé au Québec il y a 14 ans. Il a effectué ses études à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Azzedine n’est pas boucher de profession. Son dada, c’est plutôt la géologie, les cailloux, les plaques tectoniques » écrit le site d’information canadien La Presse, qui lui a consacré un portrait.
Émue après avoir appris la triste nouvelle, sa veuve était incapable de s’adresser aux médias. « Elle ne le réalise pas », explique Nouzha Enkila, amie de la famille et présidente de l’Association de la voix des Marocaines du Canada, citée par le Journal du Québec. « C’était le mari de mon amie. On se voyait trois ou quatre fois par semaine. C’est un gros choc pour nous », a-t-elle poursuivi.
Face à la menace, ce n’est pas en boucher ou en géologue, mais plutôt en héros qu’a agi le propriétaire de la populaire l’épicerie-boucherie Assalam. « Je crois qu’il a agi par réflexe. C’est un gars qui aimait les gens. Il n’avait pas de préjugé. Quand on était gentil avec lui, il était gentil avec nous. Ce n’est pas étonnant », témoigne Nicolas Lemieux, un ami interrogé par TVA Nouvelles.
Un habitué du commerce d’Azzedine Soufiane témoigne que « c’était un cœur en or. On a perdu quelqu’un qui savait partager. Il était toujours en train d’aider les autres. Vous savez, le sens du partage, ce n’est pas donné à tout le monde. Il ne pouvait pas accepter que personne n’ait rien à manger. Ça laisse un vide monumental. C’était un gars brillant, simple, humble. C’est le seul avec qui je pouvais parler de Dieu, même si on ne partageait pas les mêmes croyances. On avait de bonnes discussions philosophiques ».
L’épicerie Assalam a rouvert ses portes, le 1er février, deux jours après le drame, conformément à l’esprit de sacrifice et de charité de son désormais ex-propriétaire.
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