Imbroglio autour des mégaprojets touristiques Agadirland et Agadircamp

Agadirland et AgadirCamp, deux projets touristiques sont bloqués par l'agence urbaine d'Agadir. Les promoteurs s'insurgent contre cette décision. Récit.

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Photo prise lors de la présentation des projets Agadirland et Agadircamp.

Les projets Agadirland et Agadircamp, portés par des investisseurs privés et représentant un investissement total de 330 millions de dirhams, sont bloqués depuis le début du mois de février. Les chantiers s’étalant sur 20 hectares sont suspendus suite à un avis émis par l’Agence urbaine d’Agadir (AUA). Cette dernière a notifié, lors d’une réunion tenue récemment, que le site devant accueillir les deux projets se trouve dans une zone au risque sismique élevé.

Un avis qui fait sortir les promoteurs de leurs gonds. Dans son avis, l’AUA remet en cause tous les accords obtenus précédemment par les promoteurs depuis près d’un an. « Nous avons eu l’accord de la Commission régionale d’investissement présidée par Mme le Wali d’Agadir, celui de la Commission de dérogation en matière d’urbanisme, ainsi que l’autorisation du Conseil communal d’Agadir pour entamer les travaux d’aménagement du site et création des voies d’accès », nous affirme Abdelilah Laslami, directeur des deux projets.

Notre interlocuteur nous explique que les promoteurs ont signé « des contrats de location des terrains domaniaux et payé les redevances y afférentes ». Ils ne comprennent pas le timing de cet avis, surtout après avoir reçu de la part de la Commission des grands projets des observations techniques et de forme qui ont été « prises en compte », insiste Laslami.

Toutes les procédures administratives ont été suivies à la lettre, promet le directeur des projets, qui est par ailleurs un ex-directeur d’agences urbaines à la retraite. Pour ce dernier, le « prétexte » de zone sismique invoqué par l’agence est caduc. « Nous travaillons dans le cadre des lois du pays. Il n’y a aucun article au niveau du règlement de construction parasismique qui dit que sur tel type de terrain on peut construire ou pas ». « Nous avons lancé des études spécifiques à ce point qui sont bloquées, car nous n’avons pas pu obtenir les plans approuvés qui sont la base de travail des spécialistes », poursuit Abdelilah Laslami.

Alors que la polémique enfle, la wilaya de la région de Souss-Massa s’empresse, dans un communiqué rendu public, d’annoncer que l’examen est en cours pour trouver un terrain alternatif à mettre à la disposition des porteurs des projets. Une alternative sur laquelle Laslami ne peut se prononcer. Il précise juste que pas moins de 25 millions de dirhams ont été dépensés dans le cadre des travaux d’aménagement du site au coeur de la polémique (nettoyage, accès et voiries, forages, réception du poste électrique, indemnisation des apiculteurs occupants illégalement le site, etc.).

Qu’adviendra-t-il donc du projet? Alors que les médias régionaux et nationaux se font l’écho de l’abandon du projet, Abdelilah Laslami affirme à Telquel.ma « qu’ils sont maintenus. Nous attendons de voir les réactions des administrations ». L’imbroglio ne semble pas près de se démêler, car la commune d’Agadir a publié un communiqué où elle exprime son soutien inconditionnel au projet en insistant sur le fait « que plusieurs projets sont érigés sur des zones sismiques que ce soit au Maroc ou à l’étranger à condition de respecter les spécifications techniques de ces zones ».

Pour enfoncer le clou, le conseil communal d’Agadir estime que cet incident est « de nature à porter atteinte au climat des affaires dans la région surtout que les investisseurs de ce projet sont des Marocains résidant à l’étranger qui ont pris la décision d’investir dans leur pays ».

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