Le tonitruant leader de la contestation au Rif, Nasser Zefzafi, s’est insurgé contre le prêche du vendredi, “qui a critiqué le hirak” que vit la région d’Al Hoceima depuis plusieurs mois, selon des militants sur place. A l’intérieur d’une mosquée, au milieu de ses soutiens, l’activiste s’est emporté contre l’imam, et l’ensemble de l’Etat, usant d’une rhétorique religieuse empreinte de référence à Omar Ibn Al Khattab, imam des croyants. La sortie de Zefzafi, qui a multiplié ses attaques violentes contre l’Etat et ses responsables qu’il qualifie de “pions”, intervenait en réaction au prêche du vendredi lors duquel les “imams des mosquées ont fait des prêches contre le hirak, mettant en garde contre la ’fitna’”, assure à Telquel.ma Elmortada Iamrachen, membre du mouvement de contestation. Selon notre confrère Goud.ma, les faits se sont déroulés dans la mosquée Mohammed V d’Al Hoceima. “Nasser Zefzafi a arraché le micro à l’imam, jusqu’à ce qu’il tombe, puis l’a pris pour faire son discours”, d’après Goud.
“Est-ce que les mosquées sont à Dieu, ou au Makhzen ? S’il avait du courage, celui qui se dit imam, il aurait dit un mot de justice“, s’est lancé Zefzafi, estimant qu’”ils veulent faire capituler le Rif (…) que les khalijis viennent violer nos femmes, et nos enfants” (sic). “Nous ne courberons pas l’échine”, enchaîne-t-il. Un discours accueilli par des exclamations d’”Allahou Akba llahou Akbar“, lancés par des personnes entourant Nasser Zefzafi. Le leader du “hirak” ne s’arrête pas là, et s’en prend au festival Mawazine, ses “habits dénudés, les corps nues, (retransmis) sur des chaines officielles, d’un pays qui se prend pour un pays musulmans“, lance-t-il. Tout le long de son discours, aux allures de prêche islamiste enflammé, il va jusqu’à dire que “Dieu a fait de ce Hirak quelque chose de sacré“, insultant l’imam qu’il qualifie de “charlatan” (dajjal).
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