Le ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau Abdelkader Amara, la secrétaire d’État chargée de l’Eau Charafat Afilal et le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit ont participé à une réunion à la wilaya d’Al Hoceima dans la matinée du 12 juin. À l’ordre du jour, des projets d’approvisionnement en eau potable. Des élus locaux – dont le président de région Ilyas Elomari – et le directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) Ali Fassi-Fihri étaient également présents. Contrairement à ce que la presse avait annoncé, les ministres de la Santé El Houcine Louardi et de l’Équipement et de l’Énergie Aziz Rebbah ne sont pas du voyage.
« Nous venons nous assurer de l’avancement de chantiers pour l’approvisionnement en eau potable jusqu’à 2035. Il s’agit du barrage de l’Oued Ghiss qui retiendra 90 millions de mètres cubes d’eau, d’une usine de dessalement d’eau de mer, du projet de désenvasement du barrage Abdelkrim El Khattabi et de plusieurs forages« , nous déclare Abdelkader Amara. « Le dessalement prendra 12 à 13 mois. La construction du barrage se fera d’ici 5 ou 6 ans à cause de la complexité géographique. Le désenvasement est en cours et les forages commenceront incessamment« , poursuit-il au téléphone, alors qu’il est précisément en train de visiter l’un de ces chantiers.
Cela signifie-t-il que certains chantiers n’avancent pas dans le Rif, si le ministre de tutelle ne fait pas le déplacement? « Non, c’est plutôt qu’il y a certains chantiers qui nécessitent un suivi particulier, car ils nécessitent des arbitrages qui peuvent tarder, notamment s’agissant des expropriations. Quand vous êtes sur place, vous donnez des instructions ce qui permet d’aller plus vite« , répond le ministre de l’Équipement. Un constat propre au Rif ? « C’est vrai que j’accorde un peu plus de priorité à Al Hoceima en ce moment, mais j’ai un planning qui va me faire déplacer partout dans le Maroc« , rétorque-t-il.
Interrogé sur la présence du ministre de l’Intérieur sur des chantiers consacrés à l’eau potable dans une région qui connait un mouvement de contestation populaire depuis 7 mois, Amara répond que « c’est tout à fait normal, car l’Intérieur est partenaire financier de nombreux projets, et beaucoup de volets dépendent des autorités, notamment les expropriations. Il y a un certain nombre de choses que nous devons trancher ensemble, s’agissant des tracés par exemple« .
Ce déplacement ministériel intervient au lendemain d’une marche nationale de soutien au Hirak qui a connu une mobilisation exceptionnelle. Le 22 mai, sept ministres s’étaient déjà rendus à Al Hoceima pour « examiner » et « accélérer » l’état d’avancement des chantiers de développement lancés dans la région « en réponse aux revendications légitimes exprimées par la population de la province« , écrivait l’agence officielle MAP.
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