L'ONEE comble un déficit de 2,34 milliards de dirhams, mais...

Avec un premier exercice bénéficiaire en 2016, l'ONEE sort doucement la tête de l'eau mais reste bloqué par le coût du transfert des retraites au RCAR, entre autres retards.

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Crédit : Spedona / Wikipédia

Avec un résultat net de 790 millions de dirhams en 2016, l’Office National de l’Electricité et de l’Eau potable (ONEE) remonte enfin la pente d’un déficit qui avait atteint 2,34 milliards de dirhams en 2015. Le contrat-programme conclu avec l’Etat sur la période 2014-2017 a réellement sauvé l’Office qui aurait sans cela accusé un déficit de 38 milliards de dirhams en 2017. Le déficit de trésorerie connaît également une amélioration positive, reculant de 7,29 milliards au début du programme à 4,16 milliards en 2016.

La baisse des charges et la hausse des tarifs ont moins d’effet qu’escompté

Le relèvement de l’ONEE a été permis par plusieurs facteurs. D’une part, l’Etat avait injecté 7,61 milliards de dirhams, dont 2 milliards au titre de la recapitalisation. D’autre part, la baisse du cours du pétrole et la réduction de la consommation de fioul ont eu un impact positif sur les comptes.

Par ailleurs, un plan d’économies sur les charges de l’ONEE est appliqué, mais n’a pour l’heure permis d’économiser que 3,65 milliards de dirhams, contre un objectif initial de 8,2 milliards.

Enfin, la hausse de prix impliquée par la refonte de la grille tarifaire a dégagé 6,55 milliards de dirhams, ce qui est inférieur de moitié à l’objectif fixé pour la période. Précisons que la tranche sociale correspondant à une consommation mensuelle inférieure à 100 kWh d’électricité et à 6m2 pour l’eau avait été épargnée.

Blocage de la caisse de retraite, retard d’audit performance…

S’il est acté que la caisse interne de retraite doit être transférée au Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR), le transfert effectif ne semble pas encore pour demain. En effet, le coût de celui-ci est estimé à 18 à 20 milliards, pour lesquels aucune solution de financement n’est encore sur pied. Les études sont certes finalisées et plusieurs scénarios sont envisagés, mais les ressources financières font défaut.

Le rapprochement entre les branches eau et électricité a également pris du retard, de même que le lancement de l’audit du rendement des réseaux d’électricité censé améliorer les performances opérationnelles et certains investissements. L’ONEE doit par ailleurs céder des actifs qui ne sont pas nécessaire à son exploitation, or cette opération est également retardée.

 

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