Etude: Des élèves obtiennent de meilleurs notes que leurs profs en français

Une étude réalisée par l’Observatoire national du développement humain (ONDH) en partenariat avec la Banque mondiale a révélé une lacune des plus inattendue: les élèves se débrouillent mieux que leurs professeurs en langue française.

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Lors d’un test mis en place par l’ONDH, les élèves ont obtenu une meilleure note (47,6) que des enseignants en français (41/100). Cette étude, effectuée auprès d’un échantillon représentatif au niveau national (rural et urbain) d’écoles publiques et privées, a retenu trois catégories d’indicateurs: la disponibilité des manuels scolaires, le matériel didactique, les installations sanitaires et la luminosité des classes, les efforts des enseignants ainsi que leurs compétences.

Objectif: recueillir des informations concernant l’environnement physique de l’école, les performances des enseignants et les acquis en mathématiques et en langues des élèves de la quatrième année primaire.

Dans toutes les matières de l’évaluation (arabe, français et mathématiques), le secteur public présente des résultats nettement plus faibles comparativement au secteur privé. L’écart est marqué en français (47 points de pourcentage de moins que les élèves de 4e année fréquentant les écoles privées). Pour les mathématiques et la langue arabe, les écarts sont respectivement de 25 et 12 points entre le privé et le public.

Selon les résultats de l’étude, présentés dans un atelier national de restitution organisé mercredi 25 octobre au Centre national pour la recherche scientifique et technique à Rabat, les enseignants en mathématiques obtiennent de bons résultats sans pour autant influencer celui des élèves – ces professeurs ayant « un manque en pédagogie« , d’après l’étude.

La même source précise que les enseignants ont eu une note inférieure à la moyenne en langue française (41/100) et en pédagogie (34/100), mais s’en sortent mieux en mathématiques (84/100) et en langue arabe (55/100).

S’appuyant sur une enquête quantitative dont les premiers résultats ont permis d’identifier les principales contraintes rencontrées par les écoles primaires en matière de fourniture de services éducatifs, l’étude constate que le temps d’enseignement réel est affecté par l’absentéisme des enseignants (absentéisme à hauteur de 6%) et les retards dans les zones rurales.

Les élèves des écoles relevant des communes bénéficient d’un temps d’enseignement quotidien de 1h08 minutes de moins que la moyenne prévue dans les écoles publiques. Ces dernières dispensent 27%  moins de temps par rapport aux écoles privées.

Par ailleurs, 58% de ces écoles publiques  primaires ne disposent pas d’infrastructures minimales comme les sanitaires et la luminosité. L’étude précise également qu’une seule classe sur trois ne dispose pas de matériel didactique minimal pour les élèves, soit 38% des élèves des écoles publiques.

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