PLF 2018: voici les secteurs touchés par la hausse des droits de douane

Sauf surprise, les droits de douane sur une large gamme de produits dont le tabac, le textile, le prêt-à-porter, ou encore les produits finis en bois augmenteront de 25% à 30% en 2018. Analyse.

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Le projet de loi des finances 2018, qui poursuit son parcours législatif au niveau de la chambre des conseillers, apporte un changement majeur pour les importateurs. En effet, il a été décidé d’augmenter les droits de douane de 25% à 30% sur tous les produits finis importés sous le régime de droits communs. En d’autres termes, tous les importateurs de produits prêts à la consommation provenant de pays avec lesquels le Maroc n’a pas d’accords de libre-échange devront payer 30% de droits de douane.

Hausse généralisée

« C’est une manière de protéger les produits marocains », nous explique Rakiya Eddarhem, secrétaire d’État au Commerce extérieur. Le même argumentaire est repris par le ministre des Finances, Mohammed Boussaid, qui dans la note de présentation de la loi des finances ajoute que cette mesure permettra « la réduction de la balance commerciale et l’amélioration des recettes douanières ».

Cette augmentation des droits de douane ne cible donc pas un produit donné ou un secteur en particulier, mais tous les importateurs qui rentrent dans la case de droit commun et importent des produits finis pour lesquels « aucune valeur ajoutée n’a été créée au Maroc » ou dans un des pays partenaires du royaume dans le cadre des accords de libre-échange (ALE). Il est donc difficile de déterminer précisément les produits concernés par cette hausse. « Elle concerne tous les secteurs« , nous confirme la secrétaire d’État Rakiya Eddarhem.

Sont concernés, à titre d’exemple, les produits finis textiles, les produits à base de bois, ou encore le tabac. « Les importateurs de produits de prêts-à-porter provenant de pays en dehors des ALE devront s’acquitter de 30% », nous affirme une source autorisée à l’Assosiation marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH).

La nouvelle est d’autant mieux accueillie par l’AMITH qu’elle bénéficiera au textile provenant légalement d’Asie notamment de la chine, permettant ainsi aux producteurs locaux de souffler.

Un séisme pour le tabac

Pour ce qui est du secteur du tabac, cette hausse est vécue comme un véritable séisme. Et pour cause, la hausse concerne tous les opérateurs, à des degrés différents. BAT, Philip Morris, JTI sont de purs importateurs et sont donc frappés de plein fouet par cette mesure.

La Socuiété marocaine des tabacs (SMT), bien qu’elle dispose d’une usine locale, est aussi touchée dans une moindre mesure en ce qui concerne les gammes importées comme ses références en cigares ou la gamme Davidoff.

Tous ces importateurs devront, si la mesure n’est pas supprimée en deuxième chambre, s’acquitter de 5% de droits de douane supplémentaires pour faire entrer leurs produits. « La hausse finira par être répercutée sur le prix final« , assure une source auprès d’un opérateur.

Cependant, ne sera pas pour tout de suite, car tout changement de prix dans ce secteur doit être déposé par les opérateurs au plus tard le 31 octobre ou le 31 mars pour des décisions rendues le 1er janvier et le 1er juin de l’année.

Selon nos informations, certains opérateurs ont déjà pris leurs dispositions en déposant des demandes d’augmentation de prix le 31 octobre dernier tout en espérant que la Chambre des conseillers s’oppose à l’augmentation des droits de douane.

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