Aziz Rebbah a entamé aujourd’hui une série de rencontres à Jerada où la rue gronde depuis le 22 décembre dernier et la mort de deux mineurs dans un puits d’extraction charbon.
« La première réunion a eu lieu avec le président de la région de l’Oriental et du conseil provincial de Jerada, en présence des responsables des partis politiques« , nous déclare Aziz Rebbah.
Le ministre a également confirmé une deuxième rencontre avec les représentants syndicaux ainsi qu’un groupe restreint du comité des jeunes de la ville. Une entrevue avec les acteurs de la société civile est également prévue pour ce jeudi.
« Nous optons pour une approche nouvelle dans le dialogue, en accord avec le Wali de la région de l’Oriental et le Gouverneur de Jerada« , souligne Aziz Rebbah. Cette approche consiste en une équipe resserrée, uniquement constituée de responsables sectoriels, dans l’optique de « répondre efficacement aux revendications de la population« , souligne le ministre.
La délégation conduite par Rebbah se compose du directeur général par intérim de l’ONEE, Abderrahim Hafidi, qui officie également comme directeur général du ministère de l’Énergie et des Mines, de la directrice générale de l’ONHYM Amina Benkhadra, ainsi que des directeurs de la géologie et de l’environnement du ministère de l’Énergie et des Mines.
Malgré l’arrivée de cette délégation ministérielle, la contestation ne faiblit pas à Jerada. « Les manifestants ont élu 60 personnes pour s’exprimer en leur nom et dresser un cahier revendicatif précis« , confie Said Zeroual, membre de la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).
Notre source ajoute que le groupe devant se réunir avec le comité présidé par Aziz Rebbah ne compte qu’une poignée de personnes, s’y ajouteront des mineurs de différents âges atteints de silicose.
Fixée à 18 heures, cette réunion a été précédée par un sit-in devant le siège de la préfecture, où le comité ministériel avait entamé les discussions ce matin.
Une première réaction au parlement
Aziz Rebbah effectuait ce mardi sa première intervention devant le parlement au sujet des événements de Jerada. Interpellé par sept membres de la Chambre des conseillers sur les circonstances du drame survenu dans la ville minière et les mesures envisagées par son département, le ministre de l’Énergie était chargé d’exposer la vision du gouvernement.
Dans un premier temps, il a déclaré que les mines constituaient « l’un des secteurs où il est difficile de lancer des investissements« . Pour le cas concret de Jerada, l’État a été en 1998, » obligé de fermer l’une des plus importantes mines du Maroc » a poursuivi le ministre. Aziz Rebbh a précisé que cette décision du gouvernement El Youssoufi avait été prise en raison de « l’insuffisance des revenus générés par les mines« .
« Ce qui s’est passé dans les mines clandestines peut même survenir dans des mines légales« , a-t-il enchaîné, expliquant à l’assistance que l’existence de la ville reste intimement liée à l’activité minière, comme c’est le cas ailleurs dans le monde.
Rebbah a ensuite rappelé que depuis, l’État avait opté pour l’importation du charbon afin d’alimenter les deux stations thermiques de 165 MW, toujours actives. « Une nouvelle station sera opérationnelle dès ce mois de janvier pour un investissement public de 3 milliards de dirhams . Elle va pouvoir embaucher 400 personnes, convenu qu’ils soient issus de la région « .
Côté investissements miniers, le ministre a affirmé que le gouvernement a délivré 58 licences de prospections, en plus de 8 licences d’exploitation relatives au charbon et au plomb.
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