Vers 08H00 GMT, la cryptomonnaie évoluait en dessous des 6.000 dollars, au plus bas depuis le 25 octobre, contre 8.550 dollars lundi. Après une matinée catastrophique, le bitcoin a repris un peu de couleur en fin de journée, bondissant légèrement à un peu plus de 7.000 dollars.
« Il faut voir derrière ce mouvement les durcissements réglementaires et le fait que les investisseurs perdent confiance » dans les monnaies virtuelles, notamment après le piratage de la plateforme d’échanges japonaise Coincheck, a commenté auprès de l’AFP Stephen Innes, responsable des transactions Asie-Pacifique chez Oanda, société de services financiers spécialisée dans le marché des changes.
Le 26 janvier, Coincheck a perdu l’équivalent de quelque 530 millions de dollars dans le piratage d’actifs en devise virtuelle NEM, à ce jour le vol le plus important dans l’histoire des cryptomonnaies.
La semaine dernière était la « plus mauvaise semaine pour le bitcoin depuis janvier 2015« , ont noté les experts de Mirabaud Securities Genève.
Autorités monétaires et acteurs financiers à travers le monde ont encore durci le ton ces derniers jours sur les monnaies virtuelles.
En Chine, où les plateformes d’échanges avaient déjà dû cesser leurs opérations en septembre, le gouvernement veut désormais étouffer les ultimes transactions de cryptomonnaies, a indiqué lundi un média officiel. Les autorités ont notamment bloqué l’accès aux plateformes d’échange.
La baisse du bitcoin « est principalement due (…) à la volonté des autorités chinoises de renforcer les règles sur les cryptomonnaies« , a ainsi affirmé à l’AFP Daisuke Yasaku, de l’institut de recherche Daiwa.
Au Royaume-Uni, Lloyds Banking Group a annoncé le même jour avoir interdit les achats de bitcoin par ses clients munis de carte de crédit, suivant l’exemple de plusieurs grandes banques américaines qui craignent des problèmes d’endettement.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a aussi mis en garde lundi contre les cryptomonnaies, des actifs selon lui « très risqués », et dont le prix est « entièrement spéculatif ».
Le gouvernement britannique avait appelé fin janvier à réguler le bitcoin rapidement, avant qu’il ne finisse par représenter une vraie menace pour le système financier.
Le sujet sera notamment abordé au prochain G20 Finances en mars, où les ministres français et allemand des Finances vont présenter des propositions communes sur la régulation des cryptomonnaies.
Cette baisse du bitcoin intervient alors que les marchés boursiers plongeait mardi dans le sillage de Wall Street, pénalisée par la nervosité des investisseurs face à une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis.
« Il est trop tôt pour faire un lien entre les performances des marchés boursiers et le bitcoin, mais évidemment, le bitcoin présente aujourd’hui les mêmes tendances de panique que connaissent les marchés boursiers », a estimé Stephen Innes
(Avec AFP)
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