« L’agilité offerte par la suppression des dates de valeur a permis de booster nos services digitaux (site et application mobile, NDLR) », annonce d’emblée Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank.
La refonte du système d’information (SI) de la banque a ainsi permis au groupe de passer à l’instantanéité en supprimant l’intermédiaire entre la requête et son opérationnalisation, donnant ainsi une avance non négligeable à CIH Online et CIH Mobile. Le site et l’application de la banque ont ainsi enregistré plus de 2 millions de connexions fin 2017, contre 20.000 un an auparavant.
« Chez la concurrence, les opérations sont enregistrées, traitées le soir et ensuite injectées dans le système batch de la banque. Les sites et applications ne sont que de simples collecteurs d’informations. Un organe de saisie qui n’a pas nativement accès au système« , étaye Rahhou.
Une stratégie à long terme qui a été amorcée par la refonte du système d’information de la banque en 2014. Une opération supervisée par Sopra-Steria, qui avait coûté 500 millions de dirhams à CIH Bank.
« Aujourd’hui, la part du digital banking tourne autour de 30%« , pour CIH au Maroc, confie le PDG. Un chiffre boosté aussi par la stratégie de conquête du groupe bancaire qui s’est focalisé sur les jeunes à travers ses offres code 18 et code 30.
De ce fait, le digital sert aussi l’orientation marketing de la banque. « La cadence de conversion va en s’accélérant, surtout chez les jeunes. Les utilisateurs qui ont goûté au digital ont tendance à y revenir », commente Rahhou.
2018 sera l’année des retouches pour CIH Bank. « Nous avons intégré la plupart des services que nous pouvions (vignette, factures…), toutefois il en reste quelques-uns que nous dévoilerons cette année« , continue-t-il.
D’ailleurs, 2017 a été la première année où les virements bancaires depuis le site ou l’application de mobile banking ont dépassé ceux effectués directement en agence physique, selon le top management de la banque.
Concernant les 4 établissements de paiement qui viennent de recevoir les agréments de BAM afin de débuter leurs activités, Rahhou se dit « conscient de la concurrence exacerbée que représentent les nouveaux entrants sur le marché« .
Il annonce que CIH Bank déposera à son tour un dossier en vue de pouvoir faire partie de la prochaine vague d’agréments. « Dans les années à venir, nous verrons fleurir ces nouveaux acteurs. Nous assistons à une disparition du monopole de la banque sur plusieurs types de services classiques que sont les moyens de paiement, l’épargne, etc. La banque de demain n’existera et ne gardera ses positions de marché que si elle peut répondre à cette nouvelle concurrence. La bataille sera portée sur le terrain du mobile banking. Nous serons prêts. D’ailleurs nous lancerons un service de Wallet, fin mars« , lâche Rahhou, sans plus de précisions.
Du côté des résultats financiers , les principaux indicateurs de CIH Bank sont dans le vert. Le coût du risque s’élève à 58,1 millions de dirhams à fin décembre 2017 contre 116,1 millions de dirhams en 2016, « contribuant positivement au résultat d’exploitation qui progresse de 3,9% pour s’établir 660,5 millions de dirhams« . Ainsi, le taux du coût du risque ressort à 0,14%.
Du côté des échanges commerciaux, les dépôts clientèle consolidés ont crû de 12,3% par rapport à fin 2016, pour se situer à 31,9 milliards de dirhams , avec une collecte nette de 3,5 milliards de dirhams .
À la fin de l’exercice, le RNPG (résultat net part du groupe) de CIH Bank s’établit à 435,8 millions de dirhams , en légère hausse (+0,3%) par rapport à décembre 2016, malgré la croissance du produit net bancaire (PNB) consolidé.
Hors impact du contrôle fiscal, le RNPG serait, selon CIH Bank, de 484,5 millions de dirhams , en hausse de 11,5% à fin 2017. Alors que le résultat net social de CIH Bank s’établit, lui, à 445,5 millions de dirhams (-1,4% par rapport à 2016). Le résultat net social de Sofac progresse lui de 32,8% à 81,3 millions de dirhams .
Sur le rapprochement de Taslif et Salafin et l’impact pour Sofac, 3e plus gros acteur du marché, Ahmed Rahhou se veut rassurant. « Le rapprochement permet de consolider un acteur mineur. Ce sont les règles du marché. C’est une opération banale qui n’impactera Sofac« , explique le management de la banque.
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