En Algérie, l'UA réaffirme sa volonté de prendre part à la résolution du conflit

A l'occasion d'une visite en Algérie, le président de la Commission de l'UA a évoqué l'implication de l'organisation panafricaine dans la résolution du conflit du Sahara avec des responsables algériens. La mise en place d'une zone de libre-échange continentale et la relance de l'UMA ont également été évoquées.

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Crédit: AUC_MoussaFaki/ Twitter

Le président de la Commission de l’Union, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a effectué à Alger du 10 au 12 mars une visite de travail. Le premier fonctionnaire de l’UA, qui était accompagné du Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA Smaïl Chergui, a eu pour principaux interlocuteurs le ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelkader Messahel, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia.

L’UA revient à la charge pour le Sahara

Parmi les questions abordées lors de cette visite chez le voisin de l’Est, celle du Sahara.  A ce sujet, un communiqué de l’UA indique que Moussa Faki Mahamat a sollicité les vues de l’Algérie, au titre de « pays voisin », sur les moyens de mettre en œuvre le « mandat qui lui a été confié par la Conférence de l’Union« .

Le communiqué publié par l’Union rappelle également que le président de la Commission de l’UA doit, de concert avec le président de l’Union (le président rwandais Paul Kagame), soumettre un rapport sur « les modalités d’une contribution de l’Union africaine à la recherche d’une solution, dans le cadre des décisions et résolutions pertinentes de l’Union africaine et du Conseil de sécurité des Nations unies« .

Pour rappel, la déclaration finale publiée à l’issue de la 30e Conférence des chefs d’Etat de l’Union africaine appelait  le Maroc et le Polisario à mener « des discussions directes et sérieuses sous l’égide de l’Union africaine et de l’ONU » et exhortait le Maroc à « autoriser le retour de la mission de l’observation à Laâyoune [et] un monitoring des droits de l’homme sur le territoire (au Sahara, NDLR)« .

Une déclaration qui n’est pas contraignante pour le Royaume qui avait émis une note verbale comportant les réserves relatives à ce texte aux côtés de 18 autres pays membres. On notera également que cette position va à l’encontre de la position marocaine qui consiste à placer la résolution du conflit régional du Sahara sous la seule égide de l’ONU.

Libre-échange

Autre sujet évoqué lors de cette visite de Moussa Faki Mahamat en Algérie, le Sommet extraordinaire qui se tiendra le 21 mars prochain dans la capitale rwandaise Kigali. Un événement qui aura pour enjeu principal la signature d’un protocole pour la mise en place d’une Zone continentale africaine de libre-échange (ZLEC).

Lors des discussions consacrées à cette question, le président de la Commission de l’UA a notamment signalé qu’il importait que le « processus de mise en œuvre de cet instrument [tienne] compte des contraintes spécifiques auxquelles des pays pourraient être confrontés ».

Enfin, la question de l’intégration régionale a également été évoquée dans le cadre des discussions entre l’UA et l’Algérie. A ce titre, Moussa Faki a souligné « que le projet intégrateur de l’Union africaine repose sur les Communautés économiques régionales; d’où l’importance que revêt la revitalisation de l’Union du Maghreb arabe« .

Ce à quoi Alger a répondu en réitérant « son engagement en faveur du processus d’intégration maghrébine et sa disposition à contribuer à son aboutissement« .

Une réponse qui peut paraître étonnante lorsque l’on sait que la frontière maroco-algérienne est fermée et que le Royaume a fait part de sa volonté d’intégrer une autre communauté économique régionale africaine, la CEDEAO.

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