Loubna Lafquiri fait partie des victimes des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. En janvier dernier, la bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans avait proposé de lui rendre hommage en rebaptisant une place de la commune à son nom. C’est maintenant chose faite, la place du Chant d’Alouette a été renommée place Loubna Lafquiri, mercredi 21 mars.

La place a été inaugurée en présence de sa famille, de l’ambassadeur du Maroc en Belgique, Mohamed Ameur et de nombreux habitants de la commune. A 34 ans, Loubna Lafquiri était mère de trois enfants et enseignante de sport dans plusieurs écoles de la capitale européenne.

Son histoire est désormais gravée dans la pierre dans la commune de Molenbeek. Une stèle portant sa photo et un passage du livre « Le jihad de l’amour » de son époux Mohamed El Bachiri a été dévoilée par sa famille lors de la cérémonie.

Françoise Schepmans a déclaré que « Loubna représentait ce que les terroristes haïssent: une femme moderne, belgo-marocaine et musulmane, heureuse et pleine de projets avec Mohamed pour l’avenir de leurs enfants« , avant d’ajouter « nous ne céderons pas à la haine que ces terroristes ont diffusée dans nos villes, dans nos quartiers« .

A la suite des attentats, en 2016, Le Monde avait dressé son portrait: « engagée dans sa communauté, croyante et pratiquante, sans porter le voile, Loubna bousculait les stéréotypes sur l’islam et les femmes. Une femme moderne, dynamique, ouverte aux autres. Sans doute pas assez musulmane pour les barbares de Daesh« .

« Le jihad de l’amour« 

Après le décès de sa femme, Mohamed El Bachiri s’est lancé dans la rédaction d’un livre, « le jihad de l’amour« , pour véhiculer un message d’amour. Il l’a d’ailleurs présenté lors du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Casablanca, le mois dernier. Le livre traite de son identité en tant que Marocain à l’étranger et des valeurs de l’islam.

« Je suis Mohamed El Bachiri, belgo-marocain, musulman et molenbeekois. Avec ce prénom, ces convictions religieuses et la triste réputation de la commune dans laquelle je vis, je suis considéré par une partie de la population et du monde comme un terroriste potentiel et cela m’affecte beaucoup« , avait-il déclaré dans un post Facebook.

La bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean a encouragé les écoles à s’emparer du livre et à s’en servir comme d’un outil pédagogique pour ouvrir des débats avec les élèves. Durant la cérémonie, El Bachiri a lu un passage du livre dans lequel il appelle à la tolérance, au respect et à la fraternité.