“Razzia”, le dernier film de Nabil Ayouch, censuré en Egypte

Le dernier long-métrage de Nabil Ayouch Razzia a été "censuré" en Égypte nous apprend le réalisateur. Le comité de contrôle des œuvres artistiques égyptien n’a toutefois publié "aucun document écrit" nous précise-t-il.

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Yassine Toumi/TELQUEL

Nabil Ayouch se heurte à nouveau au couperet de la censure avec son dernier long-métrage Razzia. Alors que la sortie officielle du film en Égypte était fixée pour le 18 avril et l’avant-première pour le 16, le comité de censure des œuvres artistiques égyptien a décidé d’interdire le film. « Quelques jours seulement avant l’avant-première, nous avons reçu un appel de notre distributeur égyptien qui nous a annoncé que le film était passé devant le comité de censure qui a décidé d’interdire le film, » nous explique Nabil Ayouch. Le réalisateur ajoute que « pour le moment nous n’avons reçu aucun document écrit qui atteste de l’interdiction, mais c’est peut-être une manière de noyer l’affaire sans qu’il y ait de trace écrite ».

Pour le comité de contrôle des œuvres artistiques égyptiens, cité par le site d’information Middle East Eye (MEE), le long-métrage de Nabil Ayouch « encourage à la révolution, surtout que le film raconte une mobilisation citoyenne des pauvres marginalisés en quête de justice au Maroc ». Pour l’entité égyptienne, « les événements de ce film et ces manifestations citoyennes rappellent les événements du 25 janvier 2011 qui ont abouti à la révolution égyptienne ».

Citant des responsables du comité de censure, MEE ajoute encore que l’histoire d’un des personnages du film, Joe restaurateur juif « pourra susciter la sympathie et la compassion des spectateurs ». Des assertions que le réalisateur ne peut confirmer tant il n’a pas reçu de document écrit.

Pensé comme des bribes de chroniques sociales, le quatrième long métrage de Nabil Ayouch donne à voir les expériences de différents personnages brimés dans un environnement hostile et conservateur « post-printemps arabe« . Des destins tragiques à travers lesquels Nabil Ayouch explore des espaces de lutte pour la liberté et contre l’intolérance. Razzia évoque des phénomènes comme l’acculturation identitaire, les fractures sociales, la misogynie, l’homophobie ou encore l’antisémitisme.

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