42% des Marocains ont respecté le mot d’ordre de boycott (infographie)

Selon une enquête réalisée par le groupe Sunergia pour le quotidien L'Economiste, 42% de la population marocaine a suivi l'appel au boycott des marques Centrale Danone, Sidi Ali et Afriquia, lancé le 20 avril sur les réseaux sociaux. Les jeunes, les femmes et les classes moyennes ont été les plus mobilisés, pour l'essentiel en raison des prix pratiqués.

Par

Sur les 74% de Marocains ayant connaissance du mouvement, 57% y ont effectivement adhéré.

Sur les 74% de Marocains ayant connaissance du mouvement, 57% y ont effectivement adhéré, soit 42% des habitants du Royaume. « On peut dire que c’est beaucoup (…), mais on est loin de l’idée qu’on a pu s’en faire dans les commentaires sur les réseaux sociaux, qui donnaient à penser que l’immense majorité des gens participaient à la mise à l’index », nuance d’emblée L’Économiste, relayant une étude menée en partenariat avec Sunergia et publiée dans l’édition du 22 mai du quotidien.

D’après ce sondage, les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus informés (93%), mais aussi ceux qui sont les plus vindicatifs (69%). Les femmes sont plus actives que les hommes (61% vs 53%), de même que les classes moyennes (67%) par rapport aux couches aisées (43%) et pauvres (39%). Cela s’explique par « l’absence de croissance et de la dégradation des emplois », qui affecte davantage les tranches intermédiaires de la société, estime le quotidien.

Concernant les motifs, la plupart des boycotteurs interrogés pointent du doigt la cherté des prix (35%) et leur augmentation (17%). Presque un tiers (31%) concède avoir agi par solidarité, tandis que 10% avouent n’avoir jamais acheté ces marques, 5% se plaignent d’un déficit de qualité et 2% évoquent un « monopole du marché ».

Haro sur Centrale Danone

Parmi les trois entreprises visées, Centrale Danone est la plus ciblée, avec 95% des activistes qui boudent leurs produits, contre 78% pour Sidi Ali et 52% pour Afriquia. Un résultat justifié par le fait qu’ils étaient initialement plus consommés (78%, contre respectivement 54% et 29%), mais aussi par leurs tarifs, jugés trop élevés par la majorité des sondés.

« La prédominance des jeunes dans l’information comme dans l’action parle plus d’avenir que de présent », analyse l’auteur de l’article. « Il sera de plus en plus difficile de manquer d’attention envers ses clients. Les consommateurs qui montent ne sont pas de la même trempe que leurs parents: ce sont des « durs ». Commerçants et producteurs dans les services comme dans les biens ne pourront plus les « envoyer promener » », conclut-il.

L’enquête a été réalisée par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 3.757 Marocains, dont 650 ont accepté de répondre. La marge d’erreur est de plus ou moins 3%. L’enquête complète est à retrouver dans l’édition du 22 mai de L’Economiste.

(sur l’infographie ci-dessous, n’hésitez pas à cliquer pour agrandir)

à lire aussi

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer