Une énième étude du ministère après l’affaire Southbridge

Après le scandale Southbridge et l’échec du premier appel d’offres, le ministère du Tourisme vient de lancer un nouvel appel pour une étude visant « l’impulsion du secteur ». En révisant cette fois le budget largement à la baisse.

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Lamia Boutaleb en compagnie du ministre du tourisme Mohamed Sajid. © MAP

Le département de Mohamed Sajid a lancé, le 12 juin, un appel d’offres pour la réalisation d’une étude sur le tourisme. Objectif : « Mettre en place un plan d’impulsion du secteur ». « Grâce aux efforts fournis, le secteur du tourisme a connu en 2017 une année record durant laquelle les indicateurs ont progressé d’une manière significative. Toutefois, cette reprise de l’activité touristique s’inscrit dans un contexte global où ce secteur a connu certaines difficultés au cours des dernières années », écrit le ministère dans le cahier des prescriptions spéciales, non sans préciser que « les réalisations et performances sont restées en retrait des objectifs initialement fixés ».

Selon le même document, le cabinet d’études devra, entre autres, produire une analyse critique du secteur, concevoir « une grille de lecture objective et priorisée » des mesures à instaurer, s’assurer de « la mise en cohérence » du plan « avec les besoins et les propositions des professionnels » et définir le budget, les ressources et la gouvernance. Le tout pour un budget de 3 millions de dirhams.

La énième étude

Le 31 octobre, le ministère du Tourisme avait déjà publié un appel d’offres pour ainsi dire identique dont l’objet était « la réalisation d’une étude de mise en place d’un dispositif d’accompagnement pour l’implémentation et le pilotage de la feuille de route du secteur du tourisme ». Une décision qui faisait suite au scandale Southbridge, lorsque la secrétaire d’Etat au tourisme, Lamia Boutaleb, avait confié un marché de plusieurs millions de dirhams au jeune cabinet appartenant à Hassan Belkhayat, son collègue au bureau politique du RNI. La secrétaire d’État avait alors fait marche arrière en publiant un appel d’offres pour la réalisation d’une étude sur le secteur conformément à la loi. Le budget alloué à l’étude était de 8 millions de dirhams – supérieur, donc, de 5 millions par rapport au budget alloué à la nouvelle étude.

Mais deux mois plus tard, l’appel d’offres, lancé le 31 octobre, a été jugé infructueux, car il n’existait « pas d’offre répondant techniquement aux qualités requises », affirmait dans nos colonnes Tarik Sadid, directeur de la stratégie et de la coopération. Il s’agissait de la deuxième étude commandée par le ministère du Tourisme depuis 2016. Une année plus tôt, Lahcen Haddad, le prédécesseur de Mohamed Sajid à la tête de ce département, avait confié la réalisation d’une étude sur la Vision 2020 au cabinet Boston Consulting Group (BCG) pour 7 millions de dirhams, nous avait confié l’ancien ministre.

D’ailleurs BCG, qui avait quitté le navire lorsque le marché a été confié à Southbridge, n’a pas été payé intégralement pour sa prestation. « Ils n’ont pas été payés totalement, mais une bonne partie a été réglée », nous a confirmé Mohamed Sajid en avril dernier.

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