Le ministre de l'Intérieur espagnol veut enlever les barbelés autour de Sebta et Melilia

Le nouveau ministre de l'Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska a fait part le 14 juin dernier, lors d'une interview sur la radio espagnole Cope, de son intention de faire retirer les barbelés autour de Sebta et Melilia.

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La clôture de Sebta, hérissée de barbelés. Crédit : AFP PHOTO / JORGE GUERRERO Crédit: AFP PHOTO / JORGE GUERRERO

Je ferai tout ce qui est possible pour que les barbelés à l’entrée de Ceuta et Melilla soient enlevés« , a déclaré Fernando Grande-Marlaska le 14 juin sur les ondes de la radio espagnole Cope. Le ministre de l’Intérieur a justifié sa décision par un souci d’humanité : « Nous parlons de solidarité et de respect de la dignité des personnes, même en contrôlant les flux migratoires, l’un n’empêchant pas l’autre».

Les deux enclaves de Sebta et Melilia sont entourées par une imposante clôture, et notamment des murs qui atteignent six mètres de hauteur que les migrants tentent de franchir parfois au péril de leur vie.

Des barbelés longtemps controversés

Ces barbelés, installés en 2005 par un gouvernement socialiste, ont causé de nombreuses blessures parmi les migrants qui tentent de pénétrer le territoire espagnol. A Sebta par exemple, ils ont cette année conduit à 25 prises en charge médicales, dont 10 hospitalisations selon la Croix rouge espagnole. Par ailleurs, d’après plusieurs médias espagnols, fournissant une copie de son autopsie, un homme sénégalais âgé de 30 ans est décédé des suites de  ses blessures en 2009. Sous le feu des critiques, ces barbelés avaient déjà été retirés en 2007 puis réinstallés sous le gouvernement de Manuel Rajoy, alors que le nombre de migrants tentant de pénétrer en Espagne avait atteint un nouveau pic.

Ouverture espagnole ?

Cette annonce s’inscrit dans un contexte plus large de conciliation des autorités espagnoles sur l’enjeu migratoire. En effet, quelques jours plus tard, le dimanche 17 juin, l’Etat espagnol prenait en charge 629 migrants secourus par le navire Aquarius de l’ONG SOS Méditerranée. Cette décision était motivée par « des raisons humanitaires » selon le Premier ministre Sanchez.

Cette politique menée par le parti socialiste au pouvoir depuis le 1er juin se démarque de celle du précédent chef de gouvernement, Manuel Rajoy, du Parti populaire. A l’opposé, ce dernier mettait en avant une politique de fermeté et de quotas en matière d’immigration clandestine. L’opposition actuelle, incarnée par le parti conservateur s’est manifestée vivement contre les deux initiatives du gouvernement socialiste.

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