Khadija** réajuste le voile noir à fleurs qui encadre son visage, maquillé de noir sur les yeux et de rouge sur les lèvres. “Tout est difficile. Dans une chambre d’hôtel, un client a déjà mis un couteau sous mon cou et m’a volé mon passeport, mon smartphone et tout mon argent”, raconte-t-elle, enveloppée dans une djellaba bleue sous laquelle se cachent des collants en résille. Khadija est marocaine, originaire de Nador. Plusieurs fois par semaine, elle fait l’aller-retour à Melilia pour se prostituer dans les rues du quartier résidentiel Barrio Real, le plus proche de la frontière de Beni Ansar. Comme Khadija, elles sont entre 300 et un millier à faire le même trajet tous les jours, selon l’association espagnole Melilla Acoge. “Avant, la plupart des femmes n’étaient pas de la région du Rif mais de tout le Maroc. Il était facile d’acheter un passeport de Nador, qui permet…
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