Le journaliste Hamid El Mahdaoui condamné à trois ans de prison

Hamid El Mahdaoui était poursuivi pour « non-dénonciation d’une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’Etat». Son dossier avait été séparé de celui des 53 détenus du Hirak condamnés le 26 juin.

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Hamid Al Mahdaoui.

Trois ans de prison ferme et une amende de 3.000 dirhams. C’est la peine prononcée ce jeudi 28 juin contre le journaliste Hamid El Mahdaoui pour « non-dénonciation d’une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’Etat »  lors de sa couverture du  mouvement du Hirak d’Al Hoceima. Il encourait jusqu’à cinq ans de prison. « Je ne conteste pas le fait d’être jugé selon le Code pénal et non selon le code de la presse, mais je demande à ce que le jugement soit juste et équitable », avait affirmé le journaliste à l’issue des audiences devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca.

Pendant près de neuf mois, Hamid El Mahdaoui avait été jugé aux côtés des 53 militants du mouvement de contestation d’Al Hoceima condamnés le 26 juin à des peines allant de 20 ans à un an de prison ferme.  Mais en début de semaine, la justice  a décidé de traiter son dossier séparément, car la partie civile n’a pas réclamé de sanctions contre lui.

Sept conversations téléphoniques interceptées entre El Mahdaoui et un individu du nom de Nourdine, résidant aux Pays-Bas, ayant eu lieu les 27 et 28 mai derniers, constituent la base des griefs retenus contre le journaliste. Derrière le nom de Nourdine se cache en réalité Ismaïl Bouazzati, un Marocain originaire de Béni Bouayach, dans la province d’Al Hoceïma, et désormais établi à Amsterdam.

Lors de son passage devant le juge le 12 février, Hamid El Mahdaoui avait affirmé que cet individu « comptait faire entrer des armes au Maroc via Sebta, cachées dans le coffre d’une voiture ». Bouazzati aurait également assuré au directeur de Badil qu’il « avait financièrement soutenu le Hirak pour un montant de 160.000 euros ». « Il envisageait, après la révolution et l’indépendance du Rif, de faire de moi le président des Rifains », avait également révélé le journaliste.

Lors de cette même audience, il avait affirmé qu’il ne lui semblait « pas nécessaire d’alerter la police » au sujet de son interlocuteur, « ses propos étant complètement insensés ». Toutefois, pour le juge d’instruction, le journaliste n’était « pas en mesure de déterminer le sérieux ou non de la chose ». Pour rappel, Hamid El Mahdaoui avait déjà été condamné à un an de prison par le tribunal de première instance d’Al Hoceima pour « incitation d’individus à commettre des délits par des discours et des cris dans des lieux publics ».

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