Réinstaurer le service militaire obligatoire, rare mais pas inédit

En décidant de réinstaurer le service militaire obligatoire pour ses citoyens de 19 à 25 ans, le Royaume imite ses voisins maghrébins. Ils sont en tout une poignée de pays à travers le monde à avoir opéré ce choix.

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Elèves officiers américains à l'entrainement. (Image d'illustration) Crédit: CC0

Douze ans après sa suspension, le service militaire obligatoire fait son retour au Maroc. En vertu d’un projet de loi adopté le 20 août en Conseil des ministres présidé par Mohammed VI, il devrait désormais concerner les Marocaines et les Marocains âgés de 19 à 25 ans. Si cette annonce a créé un petit évènement au niveau national, d’autres pays avant le Maroc ont déjà rétabli le service militaire obligatoire.

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Retour en Europe

La Lituanie en 2015 est l’un des plus récents pays à avoir restauré cet office. Il ne concerne que les hommes de 19 à 26 ans, et dure 9 mois. La Suède aussi a rétabli le service militaire obligatoire début 2007. Le but n’était pas d’offrir une formation à sa jeunesse, mais d’augmenter sa capacité militaire via la conscription d’une sélection de jeunes suédois nés après 1999, sans distinction de sexe. La Croatie et la Slovénie l’envisagent pour 2019.

Phénomène résiduel

Le retour du service obligatoire reste néanmoins sporadique et la conscription reste globalement en voie d’extinction. Sur les 197 Etats de la planète, seuls 28 pays l’appliquent. Parmi les plus notables, on compte la Russie, la Chine, la Corée du Nord, ou encore la Corée du Sud.

Au Maghreb, en Algérie, le service militaire est obligatoire pour tous les hommes âgés de 19 ans pour une durée de 12 mois. En Tunisie, le service militaire concerne les citoyens âgés de 20 à 35 ans pour une durée d’un an. Du côté de la Turquie, la conscription est obligatoire pour tous les hommes et dure aussi 12 mois.

Pratique coûteuse

Depuis la chute du mur de Berlin et le déclin du nombre de conflits, la pratique est de plus en plus délaissée, notamment en raison de son coût. En France par exemple, le président français Emmanuel Macron a proposé la réintroduction d’un «service civil», qui devrait coûter pas moins de 3 milliards d’euros par an selon un membre de la commission des finances de l’Assemblée nationale française. Une problématique financière à laquelle devrait également s’atteler le gouvernement marocain à quelques mois du vote de la loi de finances 2019.

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