L’œil, comme fenêtre d’exploration visuelle de l’individu vers le monde extérieur, est au cœur des œuvres de la plasticienne Omayma El Guerssifi. Son travail a été primé le 15 septembre par le prix Farid Belkahia. Ce prix, lancé par la fondation Farid Belkahia en collaboration avec l’OCP et créé cette année, a pour objectif de favoriser la promotion de la jeune création contemporaine marocaine.
Jusqu’au 13 octobre à la fondation Farid Belkahia, l’artiste de 29 ans et lauréate de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan expose ses œuvres. Visite guidée.
Dans cette série, la jeune artiste explore la représentation de l’iris, la symbolique de l’œil et du flou. Partant d’un simple dessin, Omayma El Guerssifi a réalisé plusieurs opérations de transformation en utilisant la gravure sur verre. L’idée étant de déformer la représentation (de l’iris) pour mieux la saisir. « Dans l’ensemble du travail exposé à la fondation Belkahia, j’ai travaillé sur le flou, car il a une grande symbolique dans ma vie, moi qui ai vécu dans une ville brumeuse comme Tétouan », nous explique Omayma El Guerssifi.
Explorant de nouvelles représentations visuelles de l’iris, la plasticienne a choisi de travailler cette fois-ci avec de la silicone et du papier transparent pour déformer son dessin. « J’aime la manière dont un seul dessin évolue selon différents procédés de transformation », nous indique l’artiste. Cette oeuvre de 24 pièces (dont une partie est exposée) a été réalisée pour le projet de fin d’études de la jeune artiste et comme l’ensemble du travail exposé. La production a, elle, été réalisée par l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan.
Créer un nouvel espace à l’intérieur même du cadre de l’œuvre, c’est ce qu’à tenter de réaliser Oumaya El Guerssifi dans cette création qui fait écho à la première série. L’iris prend alors des formes abstraites : « Ici, j’ai cherché à capter l’embrouillement visuel », nous dit l’artiste. Ce travail comporte 27 pièces.
Avec ce travail, fait à partir de radiographies collectées dans différents hôpitaux de la ville de Tétouan, la plasticienne souhaitait « donner corps à l’iris d’une manière plus expérimentale ». Elle a essayé l’application de différentes substances comme le chlore ou le chlorure de sodium (sel) sur ces radiographies. Les radiographies transformées ont alors été montées sur des boîtes lumineuses fabriquées par l’artiste elle-même. Le résultat est saisissant.
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