L’Administration pénitentiaire réclame plus de moyens

Dans un discours lu devant la Commission de la justice à la Chambre des représentants, le patron de la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion affirme que les 500 postes budgétaires réservés à son institution au titre du PLF 2019 ne sont pas suffisants. 

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Mohamed Salah Tamek, délégué général à la DGAPR. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Un fonctionnaire pour 40 détenus durant le jour et un fonctionnaire pour 300 détenus durant la nuit. C’est avec ces moyens que la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) devra opérer durant l’année 2019 au vu des moyens qui lui ont été alloués dans le cadre du Projet de loi de finances 2019.

C’est ce qu’a fait savoir  le patron de la DGAPR, Mohamed Salah Tamek, dans une allocution lue par le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi,   devant la Commission de la justice à la Chambre des représentants le 2 novembre. Dans ce message destiné aux élus, le responsable précise que les 500 postes budgétaires alloués à son institution au titre du PLF 2019.

Si le chiffre est en augmentation par rapport à la dernière mouture de la loi de finances- dans laquelle 350 postes budgétaires supplémentaires ont été alloués, la DGAPR estime néanmoins que les ressources humaines au sein de l’institution sont insuffisants. Pour l’administration dirigée par Mohamed Salah Tamek, cette situation impacte négative le taux d’encadrement et génère une situation qui « épuise en continu les ressources humaines qui travaillent dans des conditions difficiles et risquées ». Ce dernier précise également que son personnel n’a toujours pas de droit à des indemnités, notamment sur le logement, malgré leurs revendications.

Un médecin pour 833 détenus

La présentation du budget sectoriel était également l’occasion pour la DGAPR de soulever une autre problématique qu’est l’encadrement médical. Dans la même allocution, le délégué général a indiqué qu’en septembre dernier, l’institution qu’il dirige comptait un médecin pour 833 détenus. Un taux faible, qui reste selon la DGAPR en dessous de ses ambitions « bien plus grandes. »

Si l’institution a embauché  12 médecins au cours de cette année, elle regrette toutefois que ces recrutements ne sauront répondre aux besoins réels, d’autant que les démissions « se succèdent en raison des conditions de travail difficiles et le refus de médecins aussi bien du secteur public que privé de travailler sous contrat avec la Délégation. »

Le volet financier était également au menu de l’allocution lue par Mustapha El Khalfi. La DGAPR déploire  la faible augmentation du budget alloué au « Matériel et dépenses diverses, » passant  de 794,936 millions de dirhams en 2018 à 814,936 millions de dirhams en 2019.

Un montant insuffisant, selon la DGAPR, qui compte lancer ses nouveaux chantiers, marqués par un nouveau plan stratégique (2019-2021).  Celui-ci prévoit, entre autres, la rationalisation de la détention préventive et la mise en place de « sanctions alternatives à celles juridiques privatives de liberté, » pour contrôler le volume de la population carcérale.

 

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