Le groupe canadien n’avait pas officiellement, dans l’immédiat, précisé comment il comptait s’y prendre pour réduire ces postes, mais selon les médias locaux, la moitié de ces réductions de poste toucheront les équipes québécoises de Bombardier. Ces « efforts » de 5.000 postes en moins permettront « des économies annuelles d’environ 250 millions de dollars américains lorsque la réduction aura été totalement réalisée, ce qui devrait se concrétiser d’ici 2021« , a indiqué l’entreprise.
Le groupe établi à Montréal a également fait part de la vente « d’actifs non stratégiques » totalisant environ 900 millions de dollars (788 millions d’euros), dont le programme de fabrication de son turbopropulseur Q400 et la marque Havilland, cédés pour quelque 300 millions de dollars au fond d’investissement canadien Longview Aviation Capital.
Bombardier a également vendu ses « activités de formation des pilotes et des techniciens d’avions d’affaires » au spécialiste canadien des simulateurs de vol CAE, ce qui va générer des « redevances pour environ 800 millions de dollars ». Le groupe canadien a insisté lors d’une conférence téléphonique avec des analystes que ces mesures doivent lui permettre d’être sorti de l’ornière en 2021. Bombardier a fait ces annonces lors de la présentation de ses résultats pour le troisième trimestre clos le 30 septembre: l’entreprise canadienne a dégagé un bénéfice net de 167 millions de dollars, contre une perte de 11 millions de dollars un an plus tôt.
Hors éléments exceptionnels et ramené à une action, Bombardier a dégagé un bénéfice ajusté trimestriel de 4 cents, un résultat supérieur au consensus de la moyenne des analystes qui tablaient sur un gain de 2 cents. Cette « forte croissance du résultat« , selon les termes de Bombardier, a pourtant été engendrée malgré une baisse de 5% du chiffre d’affaires trimestriel, par rapport à la même période il y a un an, à 3,6 milliards de dollars.
Incapable de retrouver l’équilibre, l’avionneur canadien n’avait eu d’autre choix que de céder le contrôle (50,01%) de sa filiale dédiée à l’avion CSeries, rebaptisé depuis A220, au géant européen Airbus. La transaction a été bouclée en juillet. « Nous continuons à progresser dans l’exécution de notre plan de redressement« , a déclaré Alain Bellemare, PDG de Bombardier, nommé en 2015 à ce poste pour relancer l’entreprise qui s’était mise en graves difficultés financières avec le programme CSeries. Le gouvernement du Québec avait notamment dû venir à sa rescousse en 2015 avec un plan de sauvetage financier d’un milliard de dollars américains.
« Avec les annonces d’aujourd’hui, nous mettons en oeuvre les prochaines mesures nécessaires pour concrétiser la pleine valeur du portefeuille de Bombardier« , a ajouté le PDG, indiquant qu’il continuera « de façon proactive à recentrer et rationaliser l’entreprise ainsi qu’à allouer nos capitaux avec discipline ».
Bombardier a annoncé le lancement ce jeudi « d’un nouveau programme pour accroître sa productivité visant à rationaliser, alléger et simplifier davantage sa structure » et qui prévoit notamment la création d’un « nouveau Bureau de Technologies de pointe » qui sera dirigé par François Caza, érigé « chef de la direction de la technologie« .
« Les activités du BTP seront centrées sur la conception et l’ingénierie de systèmes, y compris l’application de l’expérience des programmes aéronautiques de Bombardier à ses activités de transport sur rail« , a expliqué le groupe canadien.n »En plus de rajuster la taille et redéployer son équipe centrale d’ingénierie, Bombardier a lancé une initiative de restructuration, à l’échelle de l’entreprise, axée sur l’optimisation des processus de production et de gestion, la simplification des structures de gestion et une réduction accrue des coûts indirects« , a indiqué la société.