A une semaine du rendez-vous de Genève, le Polisario s'active à Tifariti

Le ministre de la Défense du Front Polisario Abdellah Lahbi Bilal effectue une tournée à l'est du mur de défense marocain, à quelques jours de la réunion de Genève sur le Sahara sous l'égide de l'ONU.

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Abdellah Lahbib Bilal, en visite à Amhirez. Crédit : SPS

Abdellah Lahbib Bilal, ministre de la Défense du Front Polisario, est en tournée depuis le 23 novembre dans différentes « zones militaires » à l’est du mur de défense, dans la province administrative marocaine d’Es-Smara, une des zones que les séparatistes appellent « régions libérées ». Le 24 novembre, l’agence de presse du Front, Sahara Press Service, a rapporté qu’Abdellah Lahbib Bilal s’était rendu à Amheriz, dans la « 4ème zone militaire », où il a inspecté les unités locales de « l’armée de libération populaire sahraouie ».

Dans une déclaration à SPS, il a assuré que « l’armée sahraouie est un facteur de stabilité et d’équilibre dans la région ». Selon l’agence, le représentant du Polisario a également inauguré « une ferme-modèle dans la ville libérée d’Amheriz », où sont produits actuellement différents types de fruits et légumes, tels que des carottes, des tomates, des tomates, des raisins. « La ferme assurera l’auto-suffisance des habitants d’Ahmeriz, dont le nombre a augmenté de façon significative ces dernières années », ajoute l’agence.

Le lendemain, Abdellah Lahbib Bilal s’est rendu à Tifariti, dans la « 2ème zone militaire », où il a inspecté des « unités spécialisées dans la lutte contre la drogue et le crime », peut-on lire dans une autre dépêche de SPS. D’après la même source, « cette démarche s’inscrit dans le programme annuel du ministère de la Défense, visant à veiller sur l’aptitude et la disponibilité de l’institution militaire ». La tournée d’Abdellah Lahbib Bilal l’a conduit le 28 novembre à Bir Lahlou, dans la « 5ème zone militaire ».

Début avril 2018, craignant que le Polisario ne crée un « Etat de fait » à l’est du mur de défense en tentant d’ ériger une « capitale administrative » à cheval entre Bir Lahlou et Tifariti, le Maroc avait brandit la menace d’une réponse armée pour défendre son intégrité territoriale. Dans sa résolution du 27 avril 2018, le Conseil de sécurité de l’ONU partageait également son « inquiétude » concernant « l’annonce du Front Polisario de la relocalisation de ses fonctions administratives à Bir Lahlou, et appelle le Front Polisario à ne plus recourir à toute action déstabilisatrice de ce genre ». A nouveau dans sa résolution d’octobre 2018, le Conseil de sécurité « demande au Front Polisario de respecter pleinement les engagements qu’il a pris auprès de l’Envoyé spécial au sujet de Bir Lahlou, Tifariti et la zone tampon à Guerguerat ».

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Ces nouvelles activités à l’Est du mur interviennent à quelques jours d’une table ronde, les 5 et 6 décembre à Genève, qui rassemblera pour la première fois le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario à l’initiative de Horst Köhler, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara.