Interrogations après le décès d'un nourrisson à la maternité des Orangers de Rabat

Le ministère de la Santé a confirmé, le 19 décembre, la mort d’un nouveau-né et l’hospitalisation de cinq autres à la maternité des Orangers de Rabat. Plusieurs médias affirmaient que trois nourrissons étaient morts après l'administration d'un vaccin.

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Crédit: Yassine Toumi

Inquiétudes à Rabat. Dans la journée du 17 décembre, un nourrisson est décédé et cinq autres ont été admis au service de réanimation du CHU Ibn Sina de la capitale. Nés dans la maternité publique des Orangers, les six nourrissons « ont été transférés au service de réanimation et de soins intensifs à l’hôpital pédiatrique (du CHU Avicenne, ndlr), ce qui a permis d’améliorer l’état de cinq d’entre eux » indique le département de Anas Doukkali dans un communiqué diffusé le 19 décembre.

Le ministère de la Santé affirme qu’un nourrisson a perdu la vie sans pour autant expliquer la raison de ce décès. Le département de tutelle élude également les raisons derrière la détérioration de l’état de santé des cinq autres nouveau-nés et annonce  «l’ouverture d’une enquête urgente et approfondie » par ses services.

Une deuxième enquête a été diligentée par le CHU Ibn Sina qui a également  « chargé une commission de mener les investigations nécessaires afin de déterminer les causes de ce décès et de la détérioration de l’état de santé des cinq nourrissons, et d’établir les responsabilités le cas échéant » apprend-on dans le communiqué du ministère. Selon TelQuel Arabi, une enquête a également été ouverte sous l’autorité du parquet.

Versions divergentes

Si le département d’Anas Doukkali évoque le décès d’un seul nourrisson, plusieurs sources médiatiques évoquent un bilan plus lourd. Citant une source à la maternité des Orangers et Ali Lotfi, président du réseau marocain pour la défense du droit à la santé, le HuffPost annonçait le « décès de trois nourrissons ». Le même chiffre est relayé par Hespress .

Quant à la raison du décès et de la détérioration de l’état de santé des nouveau-nés, les différentes sources médiatiques apportent des versions contradictoires, mais s’accordent à pointer du doigt un vaccin administré aux nourrissons. « L’infirmière a injecté aux six nourrissons un curare, produit anesthésiant, au lieu d’un vaccin », révèle une source du HuffPost à la maternité des Orangers. Tandis que les sources de Hespress parlent de l’administration « d’un vaccin contre l’hépatite qui a provoqué des complications respiratoires aux nourrissons ».

Selon une source au sein du ministère de la Santé contactée par TelQuel Arabi, trois des cinq nourrissants ayant survécu ont pu sortir du CHU Avicenne. Interrogé sur la vaccination de ce groupe  de nouveau-nés, cet interlocuteur affirme que « le vaccin administré aux six nouveau-nés est utilisé de manière quotidienne et dans l’ensemble des établissements de santé publics et privés ». Notre source refuse également d’évoquer quel type de vaccin a été utilisé affirmant que « le ministère ne peut révéler de nouveaux éléments, car l’affaire est entre les mains de la justice ».