Plus qu’une étendue remuante d’eau saline, la mer est un imaginaire chez les Arabo-musulmans, dont un héros comme Sinbad le marin est l’archétype. Elle est ce lieu d’où le danger peut survenir, ces abysses qui s’ouvrent sur dar al-kufr ou dar al-harb. Les récits de voyage – les fameuses rihlas – sont là pour nous le rappeler. Les Marocains n’échappent pas à cette lecture fantas(ma)tique de la mer où l’angoisse de l’inconnu prédomine. Les invasions ibériques des côtes marocaines, de Tanger à Agadir, par les Portugais puis les Espagnols au XVe siècle, y sont pour quelque chose. Il faut attendre la fin du XVIIe siècle, Moulay Ismaïl et ses fameux guerriers, les Abid al-boukhari, pour déloger les Portugais des villes maritimes marocaines. D’ailleurs,…