Le PAM veut enquêter sur les nominations aux hautes fonctions

Le groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM) à la Chambre des représentants a appelé à la formation d’une commission d’enquête pour passer en revue les nominations aux hautes fonctions. 

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Mohamed Chrourou, chef du groupe parlementaire du PAM. Crédit: Tniouni/TelQuel

Le groupe parlementaire du PAM a annoncé cette semaine son intention d’appeler à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire ayant pour but de passer au crible les nominations effectuées ces dernières années.

«Le gouvernement a procédé à plus de 1.000 nominations à des postes  de hautes fonctions. Celles-ci ont été marquées par le principe d’échange de cadeaux entre les composantes de la coalition gouvernementale. La plupart des personnes nommées à de hautes fonctions sont politisées et appartiennent à l’un des partis de la coalition», accuse Mohamed Chrourou, président du groupe du parti au tracteur à la chambre des représentants.

En vertu de la loi en vigueur, les élus du PAM comptent adresser une demande au président de la première chambre pour entamer la procédure de création de cette commission. «La demande de formation de cette commission est déjà établie, il suffit de l’adresser à la présidence de la première chambre avant de passer au vote à la plénière», explique Mohamed Chrourou.

Si le parti dirigé par Hakim Benchamach compte sur ses 103 parlementaires pour atteindre le quorum (20% des élus, soit 79 soutiens) nécessaire au dépôt de la demande,  il doit néanmoins espérer que la majorité des 395 élus à la Chambre des représentants votent en faveur de sa proposition. Dans ce sens des tractations devraient débuter avec d’autres composantes de l’opposition, notamment l’Istiqlal qui compte 44 élus. «Tous les parlementaires doivent s’inscrire dans cette démarche visant à préserver la crédibilité du système et instaurer une nouvelle vision plus méritocratique», assure Mohamed Chrourou.

Du côté de la première force politique au parlement, l’initiative du PAM ne semble guère inquiéter.  «Après chaque nomination, le PJD se retrouve en ligne de mire et est toujours critiqué. Pourtant, le parti compte moins de 10 hauts responsables sur les 700 dernièrement nommés», annonce Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du parti à la lampe à la première chambre.

Pour lui, «les résultats de cette enquête pourraient s’avérer négatifs pour le PAM, car un certain nombre de hauts responsables nommés ces dernières années sont issus de cette formation». Il souligne néanmoins que son parti n’adhérera pas à cette initiative que le PAM « doit lui-même mener ».

En vertu de la loi organique relative aux fonctions supérieures, c’est le Conseil du gouvernement qui est chargé des nominations aux hautes fonctions. Ces nominations doivent respecter les principes «d’égalité de chance, de mérite, de transparence et d’égalité » ainsi que de «non-discrimination sous toutes ses formes […] y compris en raison de l’appartenance politique ou syndicale» dispose le texte.