26 milliardaires possèdent plus que 3,8 milliards d’humains

Dans son rapport annuel, Oxfam pointe l’explosion des inégalités dans le monde. Entre riches et pauvres, le gap devient béant.

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oxfam.org

C’est à la veille de la 49ème édition du Forum économique mondial de Davos, qu’Oxfam a levé le voile sur son traditionnel rapport annuel, intitulé cette année « Services publics et fortunes privées ». Dans ce rapport, l’ONG met l’accent sur l’explosion continue des inégalités dans le monde. Chiffre édifiant : 26 personnes possèdent autant d’argent que les 3,8 milliards les plus pauvres de la planète en 2018. En outre, le nombre de milliardaires répértoriés par Oxfam a presque doublé depuis la crise financière de 2011.

A l’origine du phénomène selon Oxfam, la faiblesse des taux imposition qui frappent les grandes fortunes et les entreprises multinationales. Cette fiscalité, pointe l’ONG, « n’a jamais été aussi basse depuis des décennies ».
Pour assécher ce terreau d’inégalités, Oxfam préconise d’augmenter de 0,5% l’impôt sur la fortune des 1% les plus nantis et ce, afin de « collecter l’argent nécessaire pour scolariser 262 millions d’enfants et proposer des soins de santé pouvant sauver la vie de 3,3 millions de personnes.»

L’organisation internationale estime par ailleurs que l’amélioration des services publics et de la protection sociale sont la clé pour atténuer les gaps de revenus. Objectif : offrir « une chance équitable de mener une vie décente, indépendamment de sa fortune ou de ses revenus ». L’ONG prône la garantie de l’accès à la retraite pour tous, la gratuité et l’universalité des soins de santé, la généralisation de l’éducation et la mise en place d’allocations familiales entre autres mécanismes de protection sociale.

Evasion fiscale et inégalités de genre

D’autre part, Oxfam dénonce les pratiques de certaines grandes fortunes et entreprises transnationales qui logent leur capitaux dans des structures offshores, imperméables aux radars du fisc. De fait, les comptes offshore totalisent un montant global dépassant les 7.600 milliards de dollars. L’effet d’éviction ainsi provoqué sur l’économie réelle, prive les pays en développement notamment, de 170 milliards de dollars chaque année.

Toujours selon les conclusions du rapport, les personnes les plus fortunées sont majoritairement des hommes. Ces derniers détiennent un patrimoine supérieur de 50 % à celui des femmes. Une disparité basée sur le genre qui se traduit par un autre indicateur tout aussi éloquent : les femmes, à travers le monde, gagnent 23% de moins que les hommes. L’organisation internationale recommande de « décharger les femmes des millions d’heures de travail non rémunéré qu’elles consacrent chaque jour aux soins de leurs familles et au foyer ».

Pour rappel Oxfam avait publié, en janvier 2018, un rapport dans lequel le Maroc était désigné comme le pays le plus inégalitaire d’Afrique du Nord. Dans le monde, plusieurs mouvements sociaux traduisent le malaise provoqué par le creusement constant des inégalités. Des gilets jaunes en France, jusqu’aux grèves en Tunisie, en passant par les émeutes du pain au Soudan, les tensions suscités par une redistribution imparfaite des richesses n’ont plus de frontières.

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