Le président du groupe parlementaire France-Maroc poursuivi pour abus de confiance

Le parquet de Rennes a annoncé le 1 er février qu'il poursuivait pénalement Mustapha Laabid, député La république en Marche et président du groupe d'amitié parlementaire France-Maroc. Mustapha Laabid est soupçonné d'avoir détourné plus de 20.000 euros d'une association qu'il présidait.

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Mustapha Laabid, en novembre 2017 au Maroc, lors de la visite officielle du Premier Ministre français

Le couperet est tombé pour le député de la République en marche (LREM), Mustapha Laabid. Visé par une enquête depuis novembre 2017, le président du groupe d’amitié parlementaire France-Maroc “sera jugé devant le tribunal correctionnel pour abus de confiance”, informe le quotidien Ouest-France.

Il est reproché au député d’avoir “détourné à des fins personnelles 21.930,54 euros”, du compte de l’association qu’il présidait, Collectif intermède. Mustapha Laabid, élu dans la 1ère circonscription de la capitale bretonne, est convoquée devant le tribunal correctionnel le 5 mars prochain, pour statuer sur la date de son procès.

Des dépenses écoulées à Marrakech

Un communiqué du parquet de Rennes mentionne “qu’il lui est reproché d’avoir utilisé à des fins personnelles ou indues, du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017, des fonds de l’association pour un montant d’au moins 21 930 €”. Des dépenses écoulées tant à Rennes, ville où il est élu, mais aussi à Paris, Saint-Aubin-d’Aubigné et… Marrakech, précise le parquet. Dans le détail, 15.402 euros ont été dépensé par le député en frais de bouche, 2.841 euros en frais de téléphonie et enfin 2.350 € d’hôtel et frais divers, notamment dans des magasins de sport, de bricolage et de vêtement.

Il était alors président, entre 2006 et 2017, de l’Association “Collectif intermède”, qui agit dans un quartier rennais classé ZUP (zone à urbaniser en priorité), le Blosne, en faveur de l’insertion professionnelle et contre les discrimination. Une enquête judiciaire avait d’abord été ouverte, le 16 novembre 2017, contre le député après un signalement du Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment de capitaux du ministère français de l’Économie et des Finances.

TelQuel n’a pu joindre Mustapha Laabid dans l’immédiat, mais ce dernier s’est vivement défendu auprès de Ouest-France. Le député franco-marocain dit “ne pas comprendre d’où sortait ce chiffre”, d’autant que l’association ne percevait que “20.000 € de subventions par an”. “On me reproche par exemple de n’avoir pas résilié un abonnement internet à la suite d’un déménagement, concède-t-il. En douze ans, j’ai fait un seul retrait en liquide de 400 € sur le compte de l’association. J’ai payé une nuit d’hôtel au Maroc car ma carte ne marchait pas. J’ai tout de suite remboursé. J’ai aussi dû transférer en tout 8.000 € de mon compte vers le compte de l’association pour payer la salariée !”, 

À Ouest-France, l’homme évoque une décision politique. “Je sais que mon élection à la députation à fait grincer des dents localement. Depuis dix-huit mois, je suis victime de suspicions et de rumeurs. J’ai hâte de pouvoir m’expliquer devant la justice,” plaide-t-il.

Le député a été convoqué à l’audience du tribunal correctionnel de Rennes du 5 mars “pour fixation de la date du jugement”. En France, l’abus de confiance est passible de trois ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende. Il encourt également une peine d’inéligibilité.