A la recherche de nouveaux financements pour les autoroutes du Maroc

Lors d’une réunion tenue le 4 mars, la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) et le ministère des Transports ont entamé une réflexion pour de nouveaux moyens de financer les projets menés par l’entreprise étatique.

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Yassine Toumi / TelQuel

A l’occasion d’une réunion présidée par Abdelkader Amara le 4 mars, le ministre des Transports et les responsables de la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) ont discuté des possibilités de financement pour concrétiser le nouveau contrat-programme scellé par l’entreprise publique et l’Etat  en 2016.

Cette réunion n’était pas consacrée au contrat-programme en soi, mais aux moyens de financer des projets futurs”, précise une source proche du dossier. Dans le détail, l’État et ADM cherchent désormais à sortir du schéma de financement traditionnel qui a jusqu’alors alimenté les projets menés par l’entreprise. “Historiquement, les projets étaient financés à hauteur de 25% par l’État tandis que le reste était couvert par des dettes contractées par ADM à de très faibles taux auprès des concessionnaires comme la Banque africaine de développement, ou la Banque européenne d’investissement. Ces financements bénéficiaient en plus d’une garantie de l’État”, explique notre interlocuteur.

Cette volonté de diversifier les financements pourrait s’expliquer par la situation financière de l’entreprise étatique. ADM a bouclé l’exercice budgétaire 2016 avec un déficit de 3,9 milliards de dirhams. Depuis l’entreprise a pu restructurer sa dette et a sorti la tête de l’eau avec un chiffre d’affaires de 3,6 milliards de dirhams en 2017 et des bénéfices de 45 millions de dirhams. Malgré ce rétablissement, les projets à venir risquent de peser lourd sur les finances de l’entreprise.

Des projets comme l’autoroute Tit Mellil-Berrechid ou la continentale Casablanca-Rabat devront être financés et nous réfléchissons à procéder comme d’habitude ou procéder à de nouveaux moyens de financement”, indique notre source. En effet, ces projets se chiffrent à plusieurs milliards de dirhams. La continentale Rabat-Casablanca et l’autoroute de contournement d’Agadir totalisent à elles seules 6,5 milliards de dirhams. La construction de l’autoroute Tit Mellil-Berrechid, qui devrait s’étendre sur une trentaine de kilomètres, est estimée quant à elle à 1,5 milliard de dirhams.

Nouvelles parties prenantes?

Concernant l’identité des prochains partenaires et potentiels bailleurs de fonds, “il y a des discussions en cours, et rien n’est acté avec qui que ce soit. Donc, nous ne sommes pas habilités à communiquer sur le sujet”, poursuit notre source. Médias24 évoque de son côté la piste d’interlocuteurs comme la Direction générale des impôts, la Caisse des retraites et certains investisseurs privés suggérés par le ministère de l’Économie et des Finances.