Après Qatar Petroleum, le Britannique Predator Gas vient chercher du pétrole au Maroc

L'ONHYM a convaincu la société britannique Predator Gas de venir explorer les bassins sédimentaires marocains. Le 13 janvier dernier, Qatar Petroleum l'avait précédé.

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Puits de pétrole
“Il y a un excédent d’approvisionnement énorme et très peu d’endroits pour le stocker”, selon Jim Burkhard, vice-président et responsable des marchés pétroliers chez IHS Markit. Crédit: DR

La stratégie promotionnelle de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) commence-t-elle à porter ses fruits? L’Office a annoncé le 19 mars avoir signé un accord avec la compagnie britannique Predator Gas Ventures Limited. Cette entente porte sur l’exploration pétrolière de Guercif onshore, dans la région de l’Oriental. Il s’agira de la première exploration du groupe en Afrique.

Le communiqué de l’Office précise que les travaux prévus durant la période initiale des permis de recherche consistent au “retraitement de données sismiques 2D, le forage d’un puits d’exploration et des travaux géologiques et géophysiques”. La société anglaise opère actuellement en onshore en Irlande et en offshore à Trinité-et-Tobago.

“Attirer le maximum de sociétés étrangères”

Cet accord fait suite au deal de farm-out passé entre le groupe italien ENI et Qatar Petroleum pour l’exploration de la zone Tarfaya offshore, que l’ONHYM a annoncé le 13 mars dernier. ENI, qui détient 75% des permis d’exploration de la zone, a cédé 30% de sa part d’intérêt à Qatar Petroleum. Le groupe italien garde donc 45% et reste l’opérateur du projet. L’ONHYM détient pour sa part les 25% réglementaires des permis d’exploration de la zone Tarfaya offshore.

“La signature de cet accord, qui s’inscrit dans la stratégie d’exploration de Qatar Petroleum visant les bassins présentant un potentiel en hydrocarbures est le gage du renforcement des relations entre l’Etat du Qatar, la société nationale Qatar Petroleum et le Royaume du Maroc”, indique l’ONHYM.

Depuis l’année 2000, l’Office mène une stratégie de promotion des bassins sédimentaires marocains à potentiel. Le but est d’attirer le maximum de sociétés étrangères à venir explorer le Maroc. En 2018, l’ONHYM a participé aux principales conférences de l’industrie pétrolière aux États-Unis, en Chine et en Afrique.

Résultat : 12 sociétés pétrolières ont sollicité l’ONHYM pour des présentations techniques sur le potentiel pétrolier marocain. Parmi elles, Europa Oil & Gas, Shell, Total ou encore Predator Gas avec qui un accord vient d’être signé et qui sera la 14e société pétrolière à mener des explorations au Maroc.

“Des bassins largement sous-explorés”

Lors d’une conférence organisée par la chambre de commerce britannique en novembre dernier, la patronne de l’ONHYM Amina Benkhadra avait estimé que les bassins sédimentaires marocains étaient “largement sous-explorés”, avec une moyenne de 0,05 puits pour 100 km², contre 10 puits à l’échelle internationale.

Selon cette dernière, les différentes activités d’exploration des hydrocarbures menées au Maroc, offshore ou onshore, ont mené à des découvertes “modestes”, mais économiquement rentables, dans le bassin du Gharb Onshore ainsi qu’à des découvertes « encourageantes » de gaz et de condensat dans la région de Tendrara dans le Trias.

En 2019, les firmes pétrolières installées au Maroc prévoient d’investir 2,4 milliards de dirhams pour explorer les bassins marocains. Les recherches concerneront des secteurs du Gharb Oriental et de Lalla Mimouna (SDX Energy), du Grand Tendrara (Sounds Energy et Schlumberger), de la concession de Tendrara (Sound Energy), de Tanfit (Repsol et Shell) et de Haha onshore (Forpetro Energy et PEL).

D’après la directrice générale de l’ONHYM, le Maroc dispose actuellement de 15 partenaires de renommée mondiale, ayant bénéficié de 86 permis de recherche, d’une autorisation de reconnaissance et de dix concessions. Les investissements réalisés par l’ONHYM et ses partenaires ont, entre 2000 et 2017, atteint 27,5 milliards de dirhams.