Le parquet requiert sept ans de prison ferme contre Patrick Balkany

Le parquet national financier a rendu ses réquisitions contre le sulfureux couple. Il réclame sept ans de prison ferme contre Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret, et quatre ans de sursis contre son épouse et adjointe, Isabelle Balkany Ils sont notamment accusés d'avoir dissimulé au fisc "Dar Gyucy" une somptueuse propriété à Marrakech.

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AFP

Le parquet national financier (PNF)  a requis, ce 13 juin,  sept ans de prison avec incarcération immédiate contre le maire Les Républicains de Levallois-Perret Patrick Balkany, jugé pour blanchiment habituel de fraude fiscale et corruption, « la plus grave des atteintes à la probité publique« . Le PNF a aussi demandé que soit infligée une peine de dix ans d’inéligibilité contre le puissant maire de cette commune cossue de l’ouest parisien qu’il a dirigé,  presque sans discontinuer,  depuis 1983.

Le parquet national financier avait également requis une peine de quatre ans de prison avec sursis et 500.000 euros d’amende contre Isabelle Balkany, épouse et première adjointe du maire de Levallois-Perret, pour blanchiment habituel de fraude fiscale. Le PNF a relevé qu’Isabelle Balkany, en convalescence après une tentative de suicide début mai, avait « reconnu une faute » dans une lettre lue à l’audience par son avocat.

Dans un premier volet du procès consacré au seul délit de fraude fiscale, le PNF avait requis, mi-mai,  quatre ans de prison avec mandat de dépôt contre Patrick Balkany, deux ans ferme contre son épouse, et dix ans d’inégilibilité contre tous deux, pour avoir omis de payer l’impôt sur la fortune et sous-évalué leurs revenus entre 2009 et 2015, le fisc estimant à 4 millions d’euros le total dû.

Le couple nie toujours être propriétaire de « Dar Gyucy »

Le couple est soupçonné d’avoir dissimulé 13 millions d’euros d’avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux villas aux Antilles et à Marrakech.

Contrairement à la villa Pamplemousse de Saint-Martin, pour laquelle les enquêteurs ont démêlé un entrelacs de sociétés écrans et retrouvé le nom des Balkany, un épais nuage entoure la transaction marocaine. « En 2009, Patrick Balkany va, avec l’aide d’un promoteur saoudien attributaire d’un marché important à Levallois, de son bras droit Jean-Pierre Aubry et de l’avocat Arnaud Claude, acquérir une somptueuse villa à Marrakech. Il prend soin, cette fois, de n’apparaître dans aucun document, en Suisse ou à Singapour« , affirment les magistrats instructeurs.

 Qu’importent les peignoirs brodés aux initiales « PB », les livres dédicacés, le nom du riad – Dar Guycy, contraction des prénoms des petits-enfants du couple Gyula et Lucie -, les Balkany ont toujours nié être les propriétaires. Plus de dix ans après l’achat de Pamplemousse, dont le couple a finalement reconnu l’acquisition avec de l’argent familial, l’achat de 1.200 m2 d’une luxueuse villa orientale nichée dans la palmeraie de Marrakech est décrit comme l’aboutissement d’un montage virtuose.