Après des semaines de tensions, le discours tenu aujourd’hui à 13h (GMT), par le président du Conseil, Giuseppe Conte, a scellé le sort du 65e gouvernement italien. Ce 20 août, au Sénat, il a remis sa démission au président Italien Sergio Matarella, après 14 mois au pouvoir. « J’interromps ici cette expérience de gouvernement. J’entends conclure ce passage institutionnel de façon cohérente, a-t-il déclaré. « J’irai voir le président de la République pour lui présenter ma démission ». Lors de son allocution, Giuseppe Conte a accusé le chef de la Ligue Matteo Salvini, d’avoir été « irresponsable » en faisant éclater la coalition au pouvoir le 8 août.
Dans un discours solennel au Sénat, M. Conte a tancé son ministre de l’Intérieur, estimant qu’il n’a fait que « poursuivre ses propres intérêts et ceux de son parti » en cherchant à capitaliser sur des sondages qui les créditaient d’une ample majorité au parlement, dans le sillage de leur score record aux Européennes (34%). « Faire voter les citoyens est l’essence de la démocratie mais leur demander de voter tous les ans est irresponsable« , a lancé M. Conte. « Le pays a un besoin urgent que soient adoptées des mesures pour favoriser la croissance économique et les investissements« .
Dans son discours à charge contre M. Salvini, Giuseppe Conte a accusé le vice-Premier ministre d’avoir fait « courir de graves risques à notre pays » et évoqué le danger d’une spirale économique négative pour la troisième économie de la zone euro. Il a aussi tancé le chef de la Ligue pour son « manque de respect des règles et des institutions« , lui reprochant aussi d’avoir réclamé des élections au plus vite afin d’obtenir « les pleins pouvoirs« .
« Cher ministre de l’Intérieur, je t’ai entendu demander les pleins pouvoirs et appeler (tes partisans) à descendre dans la rue pour te soutenir; cette attitude me préoccupe« , a ajouté Giuseppe Conte. « Nous n’avons pas besoin des pleins pouvoirs mais de dirigeants ayant le sens des institutions« , a-t-il encore déclaré.