Des réponses vagues et imprégnées de langue de bois, c’est ce qu’il faut retenir du passage de Driss Lachgar dans l’émission « Confidences de presse » ce dimanche 22 septembre. Invité sur le plateau de 2M pour participer à cette émission politique, présentée par Abdellah Tourabi, le premier secrétaire de l’USFP est revenu sur les dossiers qui font l’actualité, notamment le remaniement ministériel prévu dans les jours à venir.
Le par(t)i de la compétence
Tout en assurant ne pas avoir d’idée sur l’issue des tractations dirigées par le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani, le cacique du parti de la rose a pointé du doigt la lenteur de cette démarche. « Deux mois après le discours royal, le chef du gouvernement est censé présenter au roi une liste de propositions de compétences fondée sur un diagnostic précis », a-t-il déclaré.
S’agissant du diagnostic, le premier secrétaire de l’USFP a précisé, dans une paraphrase du dernier discours du Trône, que « les efforts consentis sur le plan économique et les grands chantiers ouverts n’ont pas eu d’impact sur le plan social », alors que « des chantiers et projets structurants qui nécessitent de grandes compétences sont en train d’être lancés ».
Driss Lachgar a également précisé que le pays a besoin d’un « souffle nouveau », ou ce que le chef de l’Etat avait appelé, lors du discours du trône du 29 juillet, « du sang neuf ». Pour répondre à ce besoin, le parti de la rose « a constitué une banque de données comprenant les compétences dont dispose le parti aussi bien sur le plan sectoriel que sur le plan national », s’est-il réjoui.
Selon lui, le parti peut également capitaliser sur la compétence de ses ministres, Abdelkrim Benatiq (ministre délégué chargé des MRE et des Affaires de la migration) et Mohamed Benabdelkader (ministre délégué chargé de la Réforme de l’Administration et de la Fonction publique), en l’occurrence. « Personne ne peut douter des compétences des ministres ittihadis et leur bilan en témoigne », plaide le Zaim de l’USFP. Il ajoute : « Si El Othmani me propose les mêmes portefeuilles, j’opterai pour les mêmes personnes pour représenter le parti ».
Réduction des effectifs
Mais la compétence, à elle seule, ne sera pas un gage de réussite du gouvernement Othmani II. Pour Driss Lachgar, il est intéressant de revoir l’architecture gouvernementale, ainsi que le nombre de ministres. Là encore, l’USFP serait en avance sur les autres partis de la coalition gouvernementale : « L’USFP avait déjà présenté un document au chef du gouvernement dans lequel elle appelle à réduire le nombre de ministres à 22 au lieu de 40 et à ce que le prochain gouvernement soit composé uniquement de ministre », rapport Driss Lachgar.
Cette réduction va au-delà du nombre de portefeuilles ministériels, mais doit également toucher au nombre de partis politiques composant le prochain gouvernement. « Nous ne pouvons pas continuer à avoir six partis politiques au gouvernail. Pour participer au développement du pays, il faut réformer le paysage politique. Ainsi, seuls trois à quatre partis doivent être au gouvernement et deux à trois partis à l’opposition », explique Lachgar. Il poursuit : « Ce qui entrave l’action de l’Exécutif c’est son poids quantitatif et politique ». Ou encore : « L’USFP n’a aucun problème à participer avec un ou plusieurs ministres. Et si on décide de ne pas participer au prochain gouvernement, le parti continuera à soutenir le gouvernement ‘des compétences’ ».
Quid de l’avenir du parti ?
Interpellé sur l’avenir du parti de la rose, Driss Lachgar a répondu, avec un optimisme déconcertant, « l’USFP aura la première place lors des élections législatives de 2021 ». Une réponse pleine d’ambition et qui ne reflète pas la situation d’un parti lésé par les divisions et le départ de ses cadres depuis le début de son mandat en décembre 2012. Un parti, en outre, qui ne dispose actuellement que de 20 députés à la première chambre et de 5 conseillers dans la deuxième.
Pour retrouver l’âge d’or du parti de la gauche, Driss Lachgar appelle à une réconciliation avec ses dissidents, qui « sont actuellement fiers des réalisations de leur parti », soutient le premier secrétaire. Cette réconciliation lui permettra de réaliser son ultime souhait : « J’espère que l’histoire retiendra mon nom parmi les symboles historiques du parti, à l’instar de Abderrahim Bouabid, entre autres leaders. J’espère aussi que mon départ se fasse sans aucun heurt ni rancune avec aucun Ittihadi », confie Driss Lachgar.
Ceci dit, le premier secrétaire du parti de la rose ne brigue pas un troisième mandat à la tête du parti. « C’est mon dernier mandat à la tête de l’USFP », a-t-il fait savoir, expliquant qu’il sera toujours ittihadi, et laissant ouverte la voie à sa succession.
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