Accusé de viol sur mineure, un Koweïtien interdit de quitter le Maroc

Un Koweïtien accusé de viol sur une mineure de 14 ans à Marrakech a été interdit de quitter le territoire marocain. Une décision prise après que le parquet a fait appel de la liberté conditionnelle prononcée la semaine dernière en faveur du prévenu.

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Une manifestation de solidarité avec une victime de viol, en 2017. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Sa remise en liberté avait suscité un tollé sur les réseaux sociaux. Le Koweïtien poursuivi dans une affaire de pédocriminalité a été interdit de quitter le territoire, apprend TelQuel Arabi de source proche du dossier. “Une mesure de précaution” prise après que le parquet a décidé ce lundi 3 février de faire appel de la décision de remise en liberté du prévenu accordée par la chambre criminelle près la cour d’appel de Marrakech.

La demande d’appel va être examinée soit ce lundi après-midi, soit dans la matinée du mardi 4 février”, précise la même source. Selon cette dernière, le procureur du roi près la cour d’appel de Marrakech avait décidé en décembre dernier de poursuivre le ressortissant koweïtien en état d’arrestation.

La mère renonce à le poursuivre, le juge prend le relais

L’homme de 44 ans avait été placé en garde à vue le 5 décembre dernier, puis en détention provisoire. Il est accusé d’avoir violé une fille de 14 ans. Lorsque ce dernier a été déféré devant le juge d’instruction, il a présenté une demande de renonciation à toute poursuite judiciaire, signée par la mère de la victime. Le juge d’instruction s’est toutefois aligné sur la décision du parquet et a décidé de le poursuivre en état d’arrestation.

C’est le juge d’audience chargé de l’affaire qui a décidé de lui accorder la liberté provisoire. La demande de la mère ne vaut rien parce que le tuteur de la mineure dans ce cas est le juge. C’est pour ça que le parquet a décidé de faire appel de cette décision”, explique la même source. Pour rappel, la liberté provisoire avait été accordée au ressortissant koweïtien le 28 janvier dernier, contre une caution de 30.000 dirhams.

Les associations montent au créneau

Plusieurs associations ont dénoncé cette décision la semaine dernière. Dans un communiqué diffusé le 31 janvier, la section de Marrakech de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a exprimé son “étonnement” face à sa remise en liberté.

Selon les procès-verbaux policiers, le prévenu a avoué avoir emmené la victime dans un appartement situé à la Palmeraie avant d’avoir des relations sexuelles avec elle, en contrepartie de la somme de 3600 dirhams. La victime mineure, elle, a assuré que l’homme l’a placée dans le coffre de la voiture pour ne pas attirer l’attention des agents de sécurité, avant de la violer dans son appartement, et ce, malgré les supplications de la victime qui lui a dit qu’elle était vierge et mineure”, assure l’association qui suit l’affaire de près. Toujours selon l’AMDH, les faits remontent à juillet 2019.

Indignées, l’association Touche pas à mon enfant et l’Instance démocratique marocaine des droits humains (IDMDH) se sont également saisies de l’affaire. Dans deux communiqués publiés la semaine dernière, les ONG demandaient l’ouverture d’une enquête pour comprendre comment le prévenu a pu bénéficier, dans un premier temps, d’une remise en liberté.